Le père de Bastien avait décidé d'enfermer son fils dans un lave-linge, qu'il avait fait tourner, pour le "punir". Il doit comparaître ainsi que la mère de l'enfant mardi, devant les assises de Seine-et-Marne.
Le sévice a eu lieu en novembre 2011, Bastien avait alors 3 ans. Son père voulait le punir pour un "prétendu mauvais comportement à l'école". Alertée par la mère, la voisine qui habitait l'appartement en dessous, à Germiny-l'Evêque, avait trouvé l'enfant "gelé, tout nu, tout blanc, désarticulé, pratiquement comme un jouet".
Tandis qu'elle prévenait les secours, la mère avait tenté en vain de ranimer son fils, avait raconté cette voisine à des journalistes quelques jours après le drame qui avait traumatisé ce petit village de Seine-et-Marne. Ce jour-là, dans un silence pesant, près de 200 personnes avaient défilé, une rose blanche à la main, pour rendre hommage à l'enfant martyr.
Le père avait d'abord contesté les faits, arguant que l'enfant était tombé dans l'escalier. Aujourd'hui, cet homme qui encourt la prison à vie "a des difficultés à se souvenir précisément de ce qui s'est passé lors de cette soirée", affirme son avocat, Jean-Christophe Ramadier.
Au cours de l'instruction, les parents de Bastien se sont déchirés sur leurs responsabilités respectives dans le drame. D'abord mise en examen pour "non-empêchement de commission d'un crime" et "non-assistance à personne en danger", la mère de Bastien, qui est sortie de prison en novembre 2014, est finalement renvoyée devant les assises pour "complicité de meurtre et violence".
"Le procès sera très douloureux pour elle, car non seulement elle aimait son fils, qui est mort dans des conditions atroces, mais en plus elle est poursuivie pour complicité, alors qu'elle n'est complice de rien", a déclaré son avocate Linda Zaoui-Ifergan. Leur fille aînée, aujourd'hui âgée de neuf ans, a été placée.
Cette femme battue, qui était terrorisée par son compagnon, "n'a jamais participé à la maltraitance" dont son fils a été victime. Le lundi suivant le drame, elle avait même rendez-vous avec les services sociaux car elle s'était résolue à accepter un placement, a-t-elle affirmé. En grande difficulté sociale et psychologique, la famille était suivie depuis 2006 par les services sociaux, dont la responsabilité sera interrogée lors du procès.
"Malgré plusieurs signalements" émanant de travailleurs sociaux comme d'enseignants, "la situation de danger n'a pas été identifiée", accuse Yves Crespin, avocat de l'Enfant bleu, partie civile aux côtés du conseil départemental et d'Enfance et Partage, une autre association qui défend les droits de l'enfant. L'instruction a permis d'établir que le garçonnet aux cheveux blonds était régulièrement puni par son père, qui avait pour habitude de l'enfermer dans un placard.
Pour la défense, les expertises devraient permettre d'en savoir plus sur "l'état psychologique" du père au moment des faits, l'accusé souffrant depuis de nombreuses années d'un "méningiome", une tumeur au cerveau qui provoque des crises d'épilepsie et peut entraîner des altérations de l'humeur comme des fonctions intellectuelles. Me Ramadier n'était d'ailleurs pas certain que son client soit en état de comparaître, car "en prison, son état de santé se dégrade".
Le verdict est attendu vendredi soir.
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