Les Français estiment que le gouvernement ne lutte pas assez contre les contrôles au faciès
RÉACTIONS – Une majorité de Français estime que la police pratique le contrôle au faciès, selon un sondage. Les associations ressortent l'idée d'un récépissé tandis que la police dément se livrer à toute discrimination.
60% des Français estiment que le gouvernement actuel n'a pris aucune mesure concrète pour lutter contre les contrôles d'identité abusifs, principalement les contrôles au faciès. Tel est le résultat d'une étude OpinionWay pour l'association Human Rights Watch.
Les questions portaient autant sur la fréquence que sur le déroulement des contrôles mais les réponses aboutissent au même constat : les Français d'origine maghrébine sont beaucoup plus visés que ceux sans ascendance étrangère. Jusqu'à quatre fois plus.
Les associations réclament des outils contre les discriminations
Près de deux tiers des Français estiment que les gendarmes et les policiers se livrent à des contrôles au faciès.
"On est rassuré que les Français d'un ordre général fassent le même constat que nous", note Reda Didier, de l'association Graine de France.
Selon lui, les pratiques des forces de l'ordre doivent évoluer. "Il faut retravailler sur cette base là pour voir quels outils on met en place pour lutter contre le contrôle au faciès", estime-t-il.
Plusieurs associations remettent ainsi sur la table l'idée du récépissé abandonnée par Manuel Valls
La police plaide pour plus de pédagogie
Une proposition qui ne convient pas à Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat de police Synérgie. "Ce que l'on peut, c'est faire œuvre de plus de pédagogie, et notamment expliquer verbalement aux gens qui sont contrôlé quels sont les motifs du contrôle comme cela se fait pour les contrôles en voiture qui sont beaucoup mieux acceptés par les citoyens", affirme-t-il.
Mais le contrôle au faciès est tout simplement une chimère, selon lui. "Il ne s'agit aucunement de discrimination, les policiers sont à l'image de la population, ils ont la même diversité que le reste de la population, donc tout cela ne tient pas la route" avance-t-il.
Un chiffre, en tout cas, met tout le monde d'accord : 78% des sondés font confiance aux policiers et aux gendarmes.
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