Kiosques parisiens : pourquoi la disparition de ces abris fait-elle polémique ?

C'est la polémique qui secoue la capitale ces derniers jours. Anne Hidalgo ne tient pas particulièrement aux actuels kiosques à journaux parisiens. Déjà en mai dernier, Le Parisien dévoilait des images de synthèse de ce qui pourrait remplacer les emblématiques kiosques. Un nouveau design, conçu pour améliorer le confort de travail, qui hérisse les poils de nombreux habitants de la capitale. Au moins 45.000 personnes ont signé une pétition "pour embellir la ville, plutôt que de l'enlaidir" et remettent le sujet sur la table. 

Ces Parisiens assurent vouloir défendre le "Paris romantique" et considèrent que ces kiosques sont aussi emblématiques du patrimoine de la ville que les fameuses colonnes Morris. Pourtant, la maire se défend de s'attaquer à une architecture précieuse. En effet, selon elle, les kiosques haussmaniens dont parlent la pétition ne sont plus dans les rues de Paris depuis longtemps déjà et ceux que l'on croise tous les jours ne sont que des imitations "en plastique qui ont été installées dans les années 80".

Historiquement, c'est un grand architecte de la ville de Paris qui a imaginé ces kiosques verts au design haussmanien. En 1857, Gabriel Davioud éparpille ainsi ces abris qui serviront à vendre les titres de presse un peu partout dans les rues pavées de la capitale. Comme les bouches de métro de Guimard, les fontaines Wallace ou encore les lampadaires Hittorf qui trônent place de la Concorde, ils sont devenus avec le temps des bâtiments emblématiques d'une époque de Paris qui touche le cœur des nostalgiques. En l'occurrence, celle du XIXe siècle, le siècle du romantisme et de la révolution industrielle. 

Cette polémique traduit un attachement particulier des habitants au patrimoine de cette époque, quand Paris était encore capitale du monde. Mais il faut également souligner que certains de ces emblèmes n'ont pas toujours été très bien accueillis au moment de leur construction. Notamment les bouches de métro, aujourd'hui tellement symboliques, la détestée pyramide du Louvre dans les années 80 ou encore la Tour Eiffel. En 1887, écrivains et artistes s'étaient soulevés contre sa construction et écrivaient : "La ville de Paris va-t-elle donc s’associer plus longtemps aux baroques, aux mercantiles imaginations d’un constructeur de machines, pour s’enlaidir irréparablement et se déshonorer ?"

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25/02/2025 à 20:50 - 16m51s