École primaire : depuis les années 1970, "630 heures de français ont été supprimées"

Les élèves français de 15 ans affichent des performances dans la moyenne de leurs pairs des pays de l'OCDE en sciences, mathématiques et compréhension de l'écrit. Mais une fois encore, la France se distingue par le poids de l'origine sociale sur les résultats de ses enfants. Les quelque 6.000 jeunes Français testés au printemps 2015 affichent en moyenne un score de 495 points en sciences, dans la moyenne de l'OCDE (493) et équivalent à celui de l'Autriche, les États-Unis et la Suède, révèle mardi la très attendue étude internationale Pisa, publiée tous les trois ans. Pour Carole Barjon, journaliste à L'Obs et auteure de Mais qui sont les assassins de l'école ?, ce bulletin de note moyen tient essentiellement à une raison : la suppression de 630 heures d'enseignement du français depuis les années 1970.

"Il y a 20 ou 25 ans, un enfant devait savoir lire ou écrire à la fin du cours préparatoire", explique-t-elle, regrettant l'étalement de l'apprentissage de la lecture tout au long de l'école primaire. "On s'est polarisé sur des difficultés qui existent au collège, avec le sempiternel débat sur le collège unique... Le sujet n'est pas le collège. Le sujet, c'est l'école primaire car en réalité, les difficultés des élèves datent d'avant", soutient la journaliste. 

Pour Carole Barjon l'apprentissage par cœur devrait être remis au cœur de la pédagogie pour certaines matières. Une méthode qui a été écartée au début des années 1970. "Ça partait de très bonnes intentions, mais il y a eu des dérives", regrette-t-elle. Actuellement, près de 20% des écoliers ont des difficultés dans l'apprentissage du français lorsqu'ils entrent au lycée.