Calais : un exercice "alerte attentat" a failli mal tourner

Une erreur de communication aurait pu déboucher sur un drame au port de Calais. Les services de sécurité du port ont organisé vendredi 30 septembre un exercice "alerte attentat", sans prévenir les CRS. Une compagnie, alertée par un passant, qui n’était pas non plus informé de cet entraînement, est alors intervenue, interpellant notamment une femme considérée à tort comme une terroriste potentielle.

"Il y a eu un problème de communication, concède David Létendart, du comité hygiène et sécurité (CHSCT) du port de Calais, dans le quotidien Nord Littoral. On a frôlé la catastrophe. Ce n'est qu'après que la cobaye a compris qu'elle aurait pu se prendre une balle en pleine tête."

La préfecture a indiqué que les CRS présents sur le site du port auraient dû être prévenus de la tenue de cet exercice juste avant son lancement mais l’information n’est pas arrivée à temps. "Une meilleure coordination des différents intervenants sur le port de Calais serait souhaitable. Tous les services de l'État doivent être avisés avant de faire ce genre d'exercice pour éviter un accident", insiste le syndicat Unsa Police dans un communiqué.

Dans un contexte tendu en raison des menaces d’attentats en France et de la situation difficilement tenable de la "jungle" de Calais, la tenue de cet exercice en pleine journée a surpris. Sans le sang-froid de la compagnie de CRS, les conséquences de cette communication défaillante auraient pu être beaucoup plus graves. Le représentant du CHSCT du port pourrait demander l’ouverture d’une enquête auprès de l’Inspection du travail.