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Bizutage à Dauphine : jugement lundi pour quatre jeunes
Poursuivis pour un bizutage particulièrement violent, quatre étudiants de la prestigieuse université Paris-Dauphine seront fixés lundi sur leur sort.
Quatre jeunes d'une vingtaine d'années, anciens membres de la Japad (Jeune association pour la promotion des activités à Dauphine), une association étudiante à la réputation sulfureuse, connaîtront leur jugement lundi 7 juillet.
Ils sont accusés d'avoir gravé des lettres de sang dans le dos d'un élève, à l'aide d'une capsule de bière, lors d'un bizutage. Le 25 octobre 2011, la victime, un étudiant de première année d'économie âgé de 18 ans, était venu passer un "entretien" dans l'espoir d'intégrer la Japad.
Il lui avait alors été demandé d'ôter sa chemise, de baisser son pantalon et de se mettre à genoux, attaché avec un manche à balai les mains derrière les épaules. Une corde lui avait même été brièvement passée autour du cou.
Un rituel
Lors de l'audience du 2 juin devant le tribunal correctionnel de Paris, le procureur a requis trois mois de prison avec sursis et 1.000 euros d'amende contre chacun des quatre jeunes.
À la barre, les trois prévenus présents au procès - le quatrième, étudiant à Shanghai, était retenu par des examens - ont invoqué le poids des traditions. "On n'a fait que répéter des choses qu'on avait vécues, c'était ritualisé", a expliqué celui qui a reconnu avoir gravé "Japad" avec une capsule de bière sur le dos de la victime.
Je n'avais aucune idée que ça allait dégénérer comme ça.
Victime du bizutage
Le candidat, qui n'a finalement pas été admis dans l'association, était "arrivé souriant" et était "reparti de la même manière", a assuré le prévenu. "Tout se passait dans la bonne humeur". Version contestée par l'intéressé, qui avait dû boire des bières cul-sec pendant l'entretien, au point d'être malade.
"Je n'avais aucune idée que ça allait dégénérer comme ça", explique-t-il, "j'ai été pris de court, je me suis laissé emporter".
