Trop facile, inutile ou donné... Pour certains, le diplôme du baccalauréat n’a plus vraiment sa réputation d’antan. Une pensée encouragée
par des chiffres. L’année dernière le taux de réussite à l’examen était de
91,5% pour la filière générale, quand en 1970, il était de 69,0%. Si avant, avoir le bac assurait un emploi, ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui. Alors le
bac est-il toujours utile ?
Le baccalauréat a tout d’abord une "connotation
historique lié à Napoléon, indique à RTL.fr Éric Charbonnier, analyste dans la
direction de l’éducation de l’OCDE. Un aspect que l’on ne retrouve pas dans les
autres pays". Cette singularité en
fait "un symbole fort qui parle à toute les familles qu’elle soit d’un milieu
favorisé ou non", ajoute-t-il.
Ne pas l’obtenir est un marqueur négatif lourd
François Dubet, sociologue
Ensuite, dans les faits, difficile de dire que le bac est
inutile. "Il suffit de ne pas l’avoir pour s’en rendre compte", assure
à RTL.fr, le sociologue François Dubet. "Ne pas l’obtenir
est un marqueur négatif lourd parce que aujourd’hui presque tout le monde l’a,
explique-t-il, cela donne le sentiment d’avoir le niveau".
C’est précisément sur cette histoire de niveau que la
question de l’utilité réelle du bac se pose. D’un côté, le bac en devenant
un diplôme de masse apparaît comme un certificat d’études qui signifie que le cycle secondaire est acquis. "C’est une sorte de permis
de conduire", donne pour exemple monsieur Dubet.
D’un autre côté ce diplôme est également censé donner accès
aux études supérieures. C’est là que dans certains cas ça se complique, car
tous les baccalauréats n’ont pas la même valeur. "Certaines filières ou
mentions permettent d’accéder aux meilleures études supérieures, tandis que d’autres
ne permettent pas d’y entrer ou bien d’y réussir". Eric Charbonnier lui, parle
d’un examen qui n’est plus adapté : "Maintenant c’est le diplôme de
l’enseignement supérieur qui a une valeur sur le marché du travail".
Pour qu’il soit complètement utile, François Dubet et Éric
Charbonnier pensent qu’il doit évoluer. "Il pourrait y avoir un bac avec
moins d’épreuves, qui s’obtiendrait assez facilement et qui marquerait la fin d’un
cycle", suggère le sociologue. "Il y aurait une autre partie, qui
serait une sorte de bac en contrôle continu. L’enseignement supérieur s’appuierait
sur le dossier scolaire et cette évaluation pour sélectionner les élèves",
poursuit-il. Un format qui selon lui pourrait en partie résoudre le problème
de ceux qui entrent en fac et échouent.
Aujourd’hui l’examen coûte à l’État environ 250 millions d’euros
Éric Charbonnier, analyste dans la direction de l’éducation de l’OCDE
Pour Éric Charbonnier, ce système avec moins d’épreuve permettrait
de faire des économies. "Aujourd’hui l’examen coûte à l’État environ 250
millions d’euros", précise l’analyste dans la direction de l’éducation de
l’OCDE. "Cela permettrait également aux élèves d’être scolarisés plus
longtemps", assure-t-il. En effet les lycées ferment généralement plus
tôt leurs portes pour préparer les examens.
Selon les deux spécialistes, cette distinction pourrait
redonner sa valeur au diplôme. Cependant celle-ci reste difficile à mettre en
place. "Le bac reste un monument auquel il est dur de toucher",
conclut François Dubet.
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