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Avignon : de trois à cinq ans de prison après des règlements de comptes
Six personnes ont été condamnées à des peines allant de trois à cinq ans de prison ferme dans une affaire d'expédition punitive à Avignon en mai 2014.
Six hommes ont été condamnés à des peines allant de trois à cinq ans de prison ferme mercredi par le tribunal correctionnel d'Avignon pour avoir diligenté des expéditions punitives quelques heures après une fusillade mortelle en mai 2014. Les six hommes âgés de 20 à 30 ans ont été reconnus coupables d'avoir participé à des représailles quelques heures après la mort du frère de deux d'entre eux dans une fusillade à l'arme automatique contre un commerce 31 mai 2014 dans un quartier d'Avignon.
Quatre personnes avaient également été blessés dont les deux frères de la victime âgée de 23 ans, Hacène Rouag. Un individu avait été roué de coups, blessé avec la crosse d'une arme et une perceuse sans fil, puis enfermé dans le coffre d'une voiture sous la surveillance d'un pitbull. Un mineur âgé de 16 ans avait ensuite été menacé et frappé le lendemain.
Les condamnés plaident le coup monté
Leurs agresseurs voulaient savoir où se trouvaient leurs grands frères, qu'ils soupçonnaient d'être impliqués dans la fusillade et qui ont été mis en examen avec sept autres personnes pour ces faits en décembre 2014. "Est-ce qu'on peut admettre que dans certains quartiers d'Avignon, dans certaines circonstances comme celles-là, la loi de la République ne s'applique pas et qu'une justice privée puisse remplacer l'exécution de la loi ?", a demandé le vice-procureur, Pierre Cramier, qui avait requis des peines de 3 à 7 ans de prison ferme.
Les six prévenus, condamnés à de multiples reprises principalement pour des violences et du trafic de stupéfiants, ont nié les faits, avançant la piste du coup monté. "Il m'accuse parce que son frère c'est le tueur de mon petit frère", s'est défendu Abdel Malik Rouag, présenté par l'accusation comme "le donneur d'ordres, le plus violent" et qui a été condamné à 5 ans de prison. "On est des victimes on veut nous faire passer pour des monstres", a-t-il renchéri.
"C'est un coup monté, si on avait voulu se venger (les victimes) seraient (mortes)", s'est aussi défendu un des six prévenus. "Ce qu'on cherche, ce n'est pas la justice, c'est le règlement de comptes, rétablir un équilibre qui a été bouleversé par la fusillade", a estimé le vice-procureur, sous-entendant que le fond du dossier reposait sur la lutte entre deux clans pour contrôler le trafic de stupéfiants.
