Dix mille personnes selon la police, 16.000 selon les organisateurs... Les Toulousains ont marché en nombre malgré le froid samedi 21 novembre "contre la barbarie et les amalgames", une semaine après les attentats de Paris. Parmi les manifestants marchaient notamment le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc (Les Républicains), le président sortant du conseil régional Midi-Pyrénées Martin Malvy (PS) et les candidats à sa succession Carole Delga (PS), Dominique Reynié (LR) et Gérard Onesta (EELV).
La marche se voulait apolitique, mais plusieurs personnes ont quitté le cortège en dénonçant la récupération d'un mouvement de la société civile, dénonçant notamment la présence d'une banderole "contre l'état d'urgence", qui n'était pas signée. "On ne peut jamais être complètement apolitique. Nous avons fait en sorte qu'il n'y ait pas de responsables politiques en tête du cortège", a expliqué à Bernard Dedeban, secrétaire général pour la Haute-Garonne du syndicat FSU, à l'origine de la marche avec la CGT, Solidaires et la LDH.
Pour les libertés et la paix, contre la barbarie et les amalgames
Banderole de tête de la manifestation à Toulouse
Le cortège ne comportait aucune banderole ni drapeaux de partis ou syndicats. Seuls des autocollants CGT, Solidaires ou PCF recouvraient les poitrines de plusieurs manifestants. La banderole de tête, "pour les libertés et la paix, contre la barbarie et les amalgames", ne portait pas non plus d'appartenance politique ou syndicale. La présence remarquée d'un groupe de sympathisants de la cause kurde, les seuls à porter des drapeaux (aux couleurs du Kurdistan), a ainsi suscité les critiques. "Le Kurdistan, on s'en fout", a hurlé un manifestant, rapidement calmé par le service d'ordre des syndicats, présent en nombre aux côtés de policiers plus discrets.
Le cortège, qui a longé le centre-ville, a progressé dans un silence quasi absolu, à l'exception d'une Marseillaise très peu reprise par la foule. "C'est un silence de recueillement, mais aussi de détermination", a déclaré M. Dedeban. "Cette marche est là pour essayer de faire face à la peur légitime, avec la dignité requise", a-t-il ajouté. Sur une camionnette des syndicats, on pouvait lire la célèbre citation de Jacques Prévert: "Quelle connerie la guerre !". D'autres Toulousains brandissaient des pancartes proclamant : "Extrémiste n'est pas musulman", "Liberté, égalité, fraternité" ou encore "Personne ne peut être en paix tant qu'il n'est pas libre".
Être libre, c'est pouvoir danser, faire du théâtre, aller au cinéma, sans se faire attaquer
Lisa, manifestante à 8 ans
Au milieu de la foule, Lisa, 8 ans, brandissait un petit panneau "Liberté". "Être libre, c'est pouvoir danser, faire du théâtre, aller au cinéma, sans se faire attaquer", raconte-t-elle, aux côtés de sa mère Isabelle Gauthier, 41 ans, qui dit défiler "pour la liberté de chacun". La mobilisation toulousaine n'était pas comparable à celle du samedi 10 janvier, qui avait suivi les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher. Ce rassemblement-là avait réuni plus de 100.000 personnes dans la Ville rose.
Samedi, d'autres manifestations, de moindre importance que le rassemblement toulousain, ont été organisées en France, notamment à Nantes, où jusqu'à 2.000 personnes, selon la police, ont défilé autour d'une banderole disant "Vivre ensemble libres, égaux et solidaires", dont la maire Johanna Rolland (PS). À Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), environ 2.200 personnes selon la police ont défilé lors d'une marche de "Résistance républicaine", à l'appel de trois élus LR de la majorité municipale.
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