L'affaire de la "chemise arrachée" début octobre à Air France a connu jeudi 21 janvier un nouvel épisode. Le salarié d'Air France Industries, mis à pied à titre conservatoire depuis le 16 octobre accusé de violence sur deux vigiles et sur le DRH Xavier Broseta, reste sous le coup d'une procédure de licenciement pour faute lourde. Mais il s'agit d'un accroc pour la direction de l'entreprise française, contrainte de lever la sanction disciplinaire.
Air France "va former sans délai un recours hiérarchique auprès du ministère du Travail", conformément à ce que prévoit le Code du travail, a indiqué un porte-parole. Car si le licenciement a été refusé, quatre autre employés ont été licenciés après les débordements du 5 octobre. Le délégué CGT bénéficie d'un statut protégé en sa qualité de délégué du personnel : la loi prévoit que l'inspection du travail soit saisie.
Tous les cinq sont en outre poursuivis pour violence le 27 mai au tribunal correctionnel de Bobigny. Dans sa décision, dont l'AFP a obtenu copie jeudi, l'inspectrice du travail indique que les "faits invoqués pris dans leur ensemble ne permettent pas d'établir l'existence d'une faute lourde commise par le salarié, caractérisant son intention de nuire" à la compagnie.
La direction avait soulevé trois griefs : l'agression physique du DRH, de deux vigiles, et le "retentissement médiatique extrêmement important, affectant l'image et la réputation d'Air France en France et à l'étranger". Les images de Xavier Broseta fuyant le 5 octobre des manifestants en colère, en escaladant un grillage la chemise déchirée, avaient fait le tour du monde et entraîné un flot de réactions politiques, le Premier ministre Manuel Valls qualifiant de "voyous" les auteurs de l'agression.
Avec le recours, l'affaire prend à nouveau une dimension politique, quelques jours après la prise de fonction de Gilles Gateau, ancien conseiller social de Manuel Valls à Matignon, au poste de DRH, où il a remplacé M. Broseta. "La nouvelle direction des ressources humaines ne peut cautionner les anciennes méthodes", a prévenu Mehdi Kemoune, numéro deux de la CGT Air France. Le recours n'étant pas suspensif, la compagnie doit au plus vite réintégrer le salarié et lui payer le salaire non perçu depuis sa mise à pied, a-t-il précisé. La ministre du Travail Myriam El Khomri dispose de 4 mois pour se prononcer. En annulant la décision de l'inspection du travail, elle validerait le licenciement.
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