Les plus sourcilleux s'en rendront compte, mais la plupart des gens ne verront pas la différence. À travers le monde, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet prochain, la minute entre 23h59 et minuit (en "temps universel coordonné" UTC ou plus souvent appelé GMT), se dotera d'une seconde de plus. En France, cette 61e seconde se glissera entre 01H59 minutes et 2 heures du matin le 1er juillet.
Cette fantaisie s'explique notamment par la rotation irrégulière de la Terre, qui s'avère beaucoup moins disciplinée que les horloges atomiques. Mais la procédure qui consiste à ajouter une seconde supplémentaire pour
raccorder les deux échelles de temps, celle de la nature et celle de la
technologie, suscite des critiques et ses heures sont peut-être
comptées.
Par cette seconde additionnelle, l'Homme entend réconcilier deux échelles de temps, celle du Temps Universel (TU) basé sur la rotation de la Terre et sa position par rapport aux astres et celle du Temps Atomique International (TAI), défini depuis 1971 à partir du parc mondial d'horloges atomiques.
Lorsque le Temps Universel Coordonné (UTC) a été créé en 1972 par un
accord international, il a été convenu que l'écart entre les deux ne
devait pas dépasser 0,9 seconde. Au delà, une seconde intercalaire doit
être insérée dans le temps UTC. Depuis cette époque, 26 secondes (en comptant celle du 30 juin) ont été rajoutées, la dernière remontant à la mi-2012 et l'avant-dernière à 2008.
"En janvier, nous avons averti le monde entier qu'il faudrait ajouter une seconde dans la nuit du 30 juin au 1er juillet", indique Daniel Gambis, dont le service est une branche du Service de la Rotation de la Terre et des systèmes de référence (IERS). "La Terre tourne de manière fantaisiste alors que les horloges atomiques sont drastiques", ajoute cet astronome.
Sur le très long terme, la planète bleue a
tendance à ralentir, en raison de l'attraction gravitationnelle de la
Lune et du Soleil, responsable des marées. Elle est aussi sensible à
divers aléas liés aux mouvements atmosphériques, aux variations des
calottes glaciaires, aux séismes... Les horloges atomiques actuelles,
qui s'appuient sur les propriétés des atomes pour mesurer le temps, sont
en revanche d'une exactitude telle qu'elles n'enregistreraient qu'une
seconde de dérive tous les 300 millions d'années. Actuellement,
près de 400 horloges atomiques dans le monde - dont 25 en France -
permettent au Bureau International des Poids et Mesures (BIPM) basé à
Sèvres (région parisienne) de calculer le Temps Universel Coordonné
(UTC).
L'exercice de la seconde intercalaire n'est pas du goût de tout le monde et certains pays (États-Unis, France...) souhaiteraient le supprimer, le jugeant inutilement compliqué, pour ne plus se fier qu'aux horloges atomiques alors que d'autres (Grande-Bretagne notamment) plaident pour son maintien.
Une réunion organisée dans le cadre de l’UIT
(Union Internationale des Télécommunications) aura lieu à ce sujet en
novembre 2015 à Genève. Elle a pour but de discuter au niveau
scientifique du maintien ou pas de cette procédure. Si la seconde
intercalaire était supprimée, le temps UTC serait alors découplé de la
rotation de la Terre.
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