Loin de menacer les petites lignes de la SNCF, l'autocar sur de longues distances en est "complémentaire", juge l'Autorité de la concurrence, favorable au développement de ce mode de transport, qui devrait élargir l'offre de dessertes et la clientèle qui voyage.
Un mode de transport qui souffre d'un déficit d'image qu'il conviendrait de corriger, comme le souligne l'ancien secrétaire d’État aux transports (2007-2010) Dominique Bussereau, au micro de RTL : "Il y a une mauvaise image du car, nous en sommes restés à l'image du car de notre enfance. Aujourd'hui, le car doit être considéré comme le bus dans nos villes".
Certains usagers "acceptent de prendre plus de temps dans les
transports, pour un prix moins (élevé) que le train", explique Bruno
Lasserre, président de l'Autorité, qui présentait les conclusions
au terme d'une année d'enquête sur ce marché. Aujourd'hui, seuls 0,0005% des voyages longue distance en France
sont effectués en autocar, contre 4% en Grande-Bretagne ou 5% en Suède.
Un faible pourcentage dû notamment, selon Dominique Bussereau, à une faille dans le dispositif. En effet, la seule solution offerte aux compagnies d'autocars pour relier deux villes françaises est de faire passer la frontière au véhicule, et de proposer plusieurs arrêts entre les points d'arrivée et de départ : "Cette réglementation est tout à fait ubuesque, c’est-à-dire qu'on peut prendre un car entre Paris-Bordeaux mais à condition que ce soit un car Paris-Madrid".
Dans ce cas néanmoins, le cabotage ne peut pas représenter plus de la moitié de son activité. Quitte à refuser des passagers. Bruno Lasserre évoque à son tour un "cadre réglementaire malthusien (...) qu'il faut à notre avis revoir de fond en comble".
Les deux compagnies de cars qui se partagent aujourd'hui le marché de la longue distance sont des filiales des deux frères ennemis du transport, Transdev avec Eurolines et la SNCF avec IDBus. Sont actuellement desservies 61 villes françaises, via 175 liaisons. Mais 10 d'entre elles représentent 75% de la demande, et sont parallèles à des lignes TGV.
Un réseau qui mériterait d'être étoffé et qui serait également bénéfique à la SNCF, selon l'ancien secrétaire d’État : "La SNCF a tout intérêt à développer cela en parallèle à son offre de transports." Il faut redévelopper ces lignes de cars de notre enfance qui avaient disparu et refaire des réseaux en maillage avec les réseaux déjà existantes des TER".
L'Autorité de la concurrence met d'ailleurs en avant le rôle des régions, en charge des transports dans leur périmètre. Celles-ci, qui subventionnent les TER, reprochent régulièrement à la SNCF d'augmenter les tarifs, ou en déplorent le manque de régularité mais "sont réticentes à accepter toute initiative qui remettrait en cause la rationalité de cette politique de subventionnement", s'étonne le président de l'Autorité.
De son côté, Dominique Bussereau prône une plus grande libéralisation du secteur : "Je pense que nous allons aller vers une concurrence dans les régions. Tout cela va bouger, se libéraliser et la car va réapparaître aux yeux des Français comme une véritable alternative".
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