La prochaine passation de pouvoir à l'Élysée pourrait rentrer dans les annales de la République. Elle pourrait avoir lieu le dimanche 14 mai. C'est l'hypothèse sur laquelle le protocole de l'Élysée travaille prioritairement, selon nos informations. Un dimanche, cela n'est pas arrivé depuis 110 ans. Des passations de pouvoir ont eu lieu le samedi, mais jamais le dimanche. Cela n'est arrivé qu'une fois en 170 ans : c'était le dimanche 18 février 1906, pour Armand Fallières.
Comme il l'a promis lors de ses derniers vœux, François Hollande compte présider "jusqu'au dernier jour". Et son dernier jour de mandat, comme l'atteste le calendrier du Conseil constitutionnel sur son site Internet, c'est le dimanche 14 mai. Étrangement, l'Élysée ne fait pas le même calcul et explique que trois jours sont envisagés pour l'investiture le samedi, le dimanche mais aussi le lundi. "Lundi, c'est trop tard", réplique le constitutionnalise Didier Maus, que nous avons consulté. À minuit, précise-t-il, la passation de pouvoir devra "impérativement avoir eu lieu".
Notre Constitution ne dit rien sur le déroulement de la passation de pouvoir elle-même. Tout est une affaire de tradition républicaine. Selon les textes, François Hollande n'est pas tenu d'assurer cette passation de pouvoir. Mais la tradition l'oblige. Dans l'hypothèse où Marine Le Pen deviendrait présidente, et si François Hollande refusait une passation de pouvoir avec elle, il serait contraint de démissionner avant. C'est la seule solution, pour le constitutionnalise Dominique Rousseau.
Disons le tout de suite : c'est l’hypothèse de la "bombe atomique politique" que François Hollande n'a pas l’intention de déclencher. Comme Barack Obama avec Donald Trump, l'actuel locataire de l'Élysée a expliqué qu'il serait là, que c'est son "devoir" et la "tradition". L'idée que son premier ministre, Bernard Cazeneuve, refuse de remettre sa démission à la nouvelle nouvelle présidente, comme la Constitution lui permet, est qualifiée de "scénario délirant" par l'Élysée.
Quel que soit le nouveau président, il y a de grandes chances que les traditions républicaines soient respectées. Depuis 1954, la cérémonie d'investiture, qui suit la passation de pouvoir, n'a plus lieu à Versailles mais à l'Élysée. Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, proclamera les résultats de l'élection dans la salle des fêtes. Le grand chancelier de la Légion d'honneur présentera au nouvel élu, sur un velours rouge, le collier de grand maître.
Puis le président remontera les Champs-Élysées jusqu'à la tombe du soldat inconnu. Cela date du général de Gaulle. Il sera reçu à la mairie de Paris (parce que la Troisième République a été proclamée par Léon Gambetta en 1870 depuis le balcon de l'Hôtel de ville). Tout en nommant son premier ministre dans l'après-midi, le nouvel élu ajoute des gestes personnels.
Il ira peut-être à Berlin le soir-même : c'est une habitude instituée depuis Nicolas Sarkozy. Si la passation de pouvoir a lieu un dimanche, il faudra qu'Angela Merkel, fille de pasteur, fasse ouvrir sa chancellerie le jour du Seigneur.
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