Plus de 5.500 psychiatres, psychologues ou professionnels de l'enfance, s'inquiètent dans une pétition que la proposition de la loi sur la famille, examinée lundi prochain à l'Assemblée, puisse favoriser, en cas de séparation, la généralisation de la résidence alternée, préjudiciable selon eux aux enfants.
Dans cette pétition envoyée aux députés, les signataires manifestent leur préoccupation face à un texte "envisageant la résidence alternée paritaire comme mode de garde prioritaire en cas de séparation parentale". Pour eux, cette disposition "fait courir un risque prouvé pour le développement affectif des enfants".
La proposition de loi relative à l'autorité parentale et à l'intérêt de l'enfant (PS-écologistes), qui sera examinée lundi à l'Assemblée, prévoit d'instaurer une double domiciliation pour les enfants de couple séparé. Elle "érige en principe un partage du temps égal entre les deux parents, ce qui est une aberration pour les enfants de moins de six ans", dit le Dr Pierre Lévy-Soussan, psychiatre psychanalyste, signataire du texte.
La résidence alternée est aussi néfaste aux enfants de plus de six ans, en cas de conflit, affirme-t-il à l'AFP. "On veut insister sur le fait qu'avant 3 ans, la résidence alternée ne doit pas être imposée ni imposable", dit aussi à l'AFP le professeur Bernard Golse, chef de service à l'hôpital Necker enfants-malades, l'un des auteurs de la pétition.
"Pour les tout petits, il y a trois impératifs absolus: la continuité, la cohérence et un personnage de référence, que ce soit le père ou la mère", poursuit le professeur. Celui-ci craint que les juges imposent plus systématiquement à l'avenir un partage du temps à 50-50.
Lors de son examen le 6 mai en commission des lois, la rapporteure PS Marie-Anne Chapdelaine, a déclaré que la réforme visait à "dépasser les clivages entre les partisans d'une résidence alternée paritaire de principe", permettant à l'enfant de conserver des liens avec chacun de ses parents, "et les opposants à ce mode de résidence", selon lesquels l'alternance risque de déstabiliser l'enfant.
"La solution retenue consiste à poser pour principe que la résidence de l'enfant, en cas de séparation des parents, est fixée au domicile de chacun des parents", après accord entre eux ou décision du juge, a-t-elle dit.
Mais "il ne s'agit en aucun cas de faire de la résidence alternée paritaire le principe, contrairement à ce que certains ont pu comprendre", a-t-elle insisté.
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