Reconnaissons d'abord un mérite à François Fillon. Il nous évite le "j'ai changé" que tous les politiques, à un moment ou à un autre, nous servent invariablement. Mais à vrai dire, il essaie de faire passer la même idée. Le problème avec Fillon c'est que ce n'est pas la première fois. Du coup, évidemment, ce n'est plus très crédible. Sa première tentative remonte à novembre 2012. La primaire entre Jean-François Copé et lui tourne au fiasco. La droite explose. À ce moment-là, l'ancien Premier ministre se met en mode guerrier. On allait voir ce qu'on allait voir.
Il réunit des parlementaires. Il ne veut rien lâcher. Et puis, on n'a rien vu du tout. François Fillon a hésité, tergiversé. Au final, il a jeté l'éponge. Un pétard mouillé. Non seulement il a renoncé à réclamer une nouvelle élection, mais il a aussi renoncé à créer un groupe dissident à l'UMP. Il a laissé ses troupes en rase campagne. Même un sarkozyste pur sucre comme Brice Hortefeux le reconnaît : avec ses cinq ans à Matignon, il était "le dauphin naturel de Nicolas Sarkozy". Il avait de l'or entre les mains. Un beau gâchis.
François Fillon explique qu'il a préféré prendre du champ, se placer au-dessus de la mêlée. En général, quand un politique dit cela ce n'est pas bon signe : c'est qu'il est en pleine traversée du désert. Mais François Fillon a tout de même essayé d'en tirer avantage. Il s'est mis dans la peau du sage. Il a multiplié les déplacements sans journalistes, partout en France. Il a monté des groupes de réflexion. Il a travaillé sur les idées avec un grand "i".
Après Fillon le guerrier, Fillon le sage, voilà Fillon le radical assumé
Benjamin Sportouch
L'intention était louable. Mais cette seconde mue non plus n'a pas fonctionné. Pourquoi ? Parce qu'il n'a pas su faire infuser ses propositions dans l'opinion, mais aussi parce qu'il a réglé ses comptes avec Nicolas Sarkozy par journaux interposés. Du coup, l'agressivité a changé de camp : c'est lui qui est apparu le plus aigri des deux. Son image d'homme constant, sans compromis avec l'extrême-droite, s'est fracassée quand il a mis sur le même plan Front national et Parti socialiste. C'était peut-être une maladresse, mais ça l'a abîmé.
Peut-être que cette fois il a trouvé le moyen de se relancer ? Une résurrection est toujours possible, c'est vrai, mais ce n'est pas gagné. Après Fillon le guerrier, Fillon le sage, voilà Fillon le radical assumé qui veut "faire" ce que les autres n'ont pas fait, et lui en premier lieu. Vu ses score dans les sondages pour la primaire - il arrive qu'il soit derrière Bruno Le Maire, qui lui a volé la vedette -, il n'a plus rien à perdre. Sauf qu'il a perdu beaucoup de temps et beaucoup de soutiens.
Au final le pire ennemi de Fillon, c'est François. Dans le fond il n'a jamais su très bien "faire" avec lui-même.
Les "frondeurs" socialistes font encore parler d'eux. Ils menacent de voter contre le Budget. Mais ce n'est pas tout. Avec Christian Paul en tête, le député de la Nièvre, ils se projettent plus loin. Au printemps prochain, ils vont dresser un inventaire en bonne et due forme du quinquennat de François Hollande qu'ils promettent argumenté, et bien sûr critique, un an tout juste avant la présidentielle, avec l'espoir de le contraindre à une primaire. Les "frondeurs" n'ont toujours pas de leader mais ils ont encore des idées.
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