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Najat Vallaud-Belkacem a refusé de répondre aux propos d'Idriss Sihamedi sur le plateau du Supplément.
Crédit : Capture d'écran Dailymotion
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La ministre de l'Éducation nationale n'aurait pas dû "se laisser humilier" par le dirigeant de l'ONG musulmane BarakaCity à la télévision, car, à travers elle, "la France a été humiliée", a estimé mardi 26 janvier le chef de file des députés Les Républicains Christian Jacob. "Najat Vallaud-Belkacem ne peut pas se laisser humilier comme elle s'est laissée humilier. Non seulement elle est humiliée, mais c'est le gouvernement, c'est la France qui est humiliée par son attitude. La République ne peut pas être humiliée par l'attitude d'un de ses ministres", a dit Christian Jacob en marge de ses vœux à la presse.
"On l'a vue surréagir sur beaucoup d'autres sujets et là se laisser humilier de la sorte, ce n'est pas acceptable", a ajouté le président du groupe Les Républicains. La ministre de l'Éducation a été très critiquée sur les réseaux sociaux pour ne pas avoir réagi plus vivement sur le plateau de l'émission de Canal+ Le Supplément, aux propos du fondateur de BarakaCity, Idriss Sihamedi, qui ne "serre pas la main aux femmes" et s'est montré louvoyant sur la question de savoir s'il condamnait l'organisation EI.
Outre l'attitude de la ministre, qui aurait dû réagir "beaucoup plus durement", Christian Jacob a critiqué "ce président d'association (qui) n'a pas sa place en France". "Quand on refuse de serrer la main à une femme, on n'a pas sa place en France", a insisté le député-maire de Provins, pour qui "les chaînes de télé doivent aussi s'interroger - quelles que soient les recherches d'audience - sur les personnes qu'elles font venir sur les plateaux".
Dans un communiqué, la députée du Doubs Annie Genevard (LR), déléguée à l'Éducation au sein du parti présidé par Nicolas Sarkozy, a aussi dénoncé le "silence coupable" de Najat Vallaud-Belkacem, relevant notamment qu'elle a été ministre des Droits des Femmes, "qu'elle se vante d'avoir fait de l'école le principal étendard de la laïcité et de l'égalité filles-garçons" et arguant "qu'elle donne en permanence des leçons à tout le monde".
J'ai refusé de servir la soupe à ce monsieur en lui offrant une tribune supplémentaire
Najat Vallaud-Belkacem
La polémique s'est aussi invitée à l'Assemblée nationale, où le député de la Loire Yves Nicolin (LR) a reproché à la ministre "de ne pas être à la hauteur" et son attitude "passive". "Ma règle est simple : on ne débat pas contre les ennemis de la République, on les combat, et mon combat est total. Il exclut tout dialogue artificiel et toute mise en scène", lui a répondu Najat Vallaud-Belkacem, en évoquant "une polémique dérisoire". "C'est vrai, (le dirigeant de l'ONG) a tenu sur le plateau des propos qui ont abasourdi tout le monde. Je les ai condamnés, bien évidemment, et j'ai refusé de servir la soupe à ce monsieur en lui offrant une tribune supplémentaire", a ajouté la ministre.
La ministre s'était déjà expliquée dans Le Parisien, en dénonçant "un petit jeu nauséabond consistant à inviter des gens infréquentables pour faire du buzz". "Mon premier mouvement, quand on m'a demandé si je souhaitais poursuivre la discussion, a été de répondre 'non' sèchement", avait-elle rappelé. "Aurais-je dû m'engager dans un débat avec cet individu, aller au clash dans les 30 secondes" qui "m'étaient offertes à la fin de son interview (....) ? Non, car cela aurait été reconnaître une valeur à sa parole", estime-t-elle.
Sur Canal+, Idriss Sihamedi avait notamment dit sur le plateau "c'est pas qu'on condamne pas l'État islamique, c'est qu'on essaie d'avoir une certaine pédagogie pour essayer de discuter avec les jeunes et pour leur faire comprendre qu'il y a une alternative qui est bien, qui est pacifique, qu'on peut trouver au Togo ou en France".
Devant l'insistance de l'intervieweur, il avait ajouté : "D'une manière plus générale et très humaine, l'organisation humanitaire BarakaCity condamne toutes les exactions qui soient commises par des groupes armées, par des gouvernements, par des juntes (...). S'ils tuent des gens, s'ils brûlent des gens dans des cages, etc, je vais pas vous dire 'oui'. S'ils tirent sur des femmes enceintes, je ne vais pas vous dire 'non je ne condamne pas'."
À la question de savoir si elle voulait réagir, la ministre avait d'abord rétorqué "Non" avant d'ajouter que "c'est une association qui porte une façon de voir les choses qui n'est pas la mienne, à laquelle je ne souscris pas et qui me met aussi mal à l'aise sur votre plateau, honnêtement, et donc je ne rajouterai rien".
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