Une étude scientifique publiée ce mardi 25 février aux États-Unis affirme que le coronavirus MERS, qui provoque des problèmes respiratoires aigus et a tué des dizaines de personnes au Moyen-Orient, est transmis par les dromadaires et pourrait bien passer directement des animaux aux humains.
Ce nouveau virus, dit du Syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Middle East Respiratory Syndrome, MERS) dans la terminologie de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a touché depuis septembre 2012 à l'échelle mondiale 182 personnes, dont 79 sont mortes, selon le dernier bilan de l'OMS.
Jusqu'à aujourd'hui, on savait peu de choses sur l'origine de ce virus qui provoque principalement des problèmes respiratoires aigus, avec fièvre, toux, essoufflement, et s'accompagne souvent de pneumonie, de problèmes gastro-intestinaux, voire d'une insuffisance rénale.
Mais un
professeur de l'Université de Columbia montre que le virus "est
extraordinairement commun" chez les dromadaires depuis au moins une
vingtaine d'années. "Dans certaines parties de l'Arabie saoudite, les
deux tiers de ces animaux ont leurs voies respiratoires touchées par ce
virus", a expliqué à l'AFP Ian Lipkin. "Il est probable que les dromadaires
soient la principale source d'infection des humains".
Ce chercheur s'est associé avec des collègues de l'institut national américain des allergies et maladies infectieuses ainsi qu'avec le professeur Abdelaziz Alagaili de l'université King Saud à Ryad, pour cette étude publiée ce mardi dans la revue américaine mBio. Ils ont réalisé des prélèvements sanguins dans l'anus et les naseaux de plus de 200 dromadaires en Arabie saoudite entre novembre et décembre 2013. Ils ont trouvé des anticorps propres au MERS chez 74% des bêtes ainsi que le virus lui-même, en particulier dans les sécrétions nasales des animaux. Les dromadaires porteurs du virus paraissaient en parfaite santé. En analysant des échantillons sanguins de dromadaires prélevés entre 1992 et 2010, l'équipe a trouvé des traces du virus vieilles de 20 ans.
"Le virus détecté sur les animaux est le même
que celui que nous avons trouvé sur les hommes", souligne Ian Lipkin.
Si cela se confirme, selon lui, il s'agirait d'un cas extrêmement rare
de contamination directe des humains par les animaux. La fièvre de la
vallée du Rift, qui ressemble à une grippe, est un autre exemple de
contamination de cette espèce.
La plupart des infections par MERS se sont concentrées au Moyen-Orient, en particulier en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar. Des cas plus isolés ont été observés en Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Jordanie et Tunisie, principalement chez des personnes ayant voyagé dans la région du Moyen-Orient.
Les chercheurs pensent que le contact rapproché avec les dromadaires expliquerait la transmission du virus. "Les gens les élèvent comme des animaux domestiques", note Ian Lipkin. "Et ils mangent aussi du dromadaire, il y donc de nombreuses occasions pour que le virus s'échange".
Un vaccin pour les animaux est toujours à l'étude ainsi qu'un traitement pour les personnes malades.
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