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Affaire Théo : confronté aux policiers qui l'ont interpellé, il maintient sa version
Lors de la confrontation avec les deux policiers qu'il accuse de viol ou de violences, Théo a réaffirmé qu'il avait reçu le coup de matraque "dans (ses) fesses". Son audition a été retranscrite par Le Parisien.
Théo avec François Hollande lors de son hospitalisation après son agression.
Crédit : ARNAUD JOURNOIS / LE PARISIEN / AFP
C'était leur première confrontation. Le 21 février dernier, Théo L., victime d'une déchirure à l'anus lors d'une interpellation violente à Aulnay-sous-Bois le 2 février 2017, a revu pour la première fois depuis les faits les deux policiers mis en examen. L'audition qui a eu lieu dans le bureau de la juge d'instruction à Bobigny a été retranscrite par Le Parisien mardi 22 mai.
Théo a maintenu lors de la confrontation la version qu'il a livrée initialement selon laquelle il avait reçu le coup de matraque "dans (ses) fesses". Le policier mis en examen pour viol a, lui, déclaré que ce n'était pas un geste volontaire. "Je le dis depuis le début que je vise le haut de la cuisse, et non l’anus. C’est une blessure désolante, j’y pense tous les jours, mais je n’ai pas voulu la provoquer", a-t-il expliqué.
Violences volontaires ou viol ?
Selon Le Parisien, Théo se fera enlever lundi prochain la poche avec laquelle il vit depuis son arrestation. L'aspect médical de cette affaire est au centre du dossier puisqu'il aura de lourdes conséquences sur les chefs de mise en accusation des policiers mis en examen.
Une nouvelle expertise médicale semble en effet orienter l'instruction davantage vers la piste des violences volontaires que du viol. Elle indique que le bâton télescopique du policier a heurté "la bordure de l'anus" de Théo sans le pénétrer. L'expertise rappelle malgré tout que le geste a entraîné "un éclatement de la région péri-anale".
Concernant l'interpellation, les deux policiers ont assuré que la violence était due à la "virulence" de Théo lors qu'ils étaient venus contrôler un homme soupçonné d'être un dealer. "Mon geste était justifié", est même allé jusqu'à affirmer l'un des deux policiers mis en examen alors qu'un rapport d'expertise technique a posé que "le geste d’estoc était rendu nécessaire par l’impossibilité de maîtriser physiquement l’interpellé".
Dix coups en quarante-cinq secondes
Théo a de son côté justifié sa résistance par le fait que "cette brigade" avait selon lui la réputation de "frapper les gens menottés". Les experts ont assuré par ailleurs que l'un des policiers a asséné dix coups en quarante-cinq secondes sur Théo, y compris lorsque celui-ci était au sol.