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Tsunami de 2004 : "Je vois l'océan avancer, pulvériser tout sur son passage", témoigne un survivant
INVITÉ RTL - Franck Dargent a perdu sa femme, deux de ses enfants et ses beaux-parents lors du tsunami de 2004, en Asie du sud-est.
La Thaïlande n'a pas échappé au tsunami le 26 décembre 2014
Crédit : SAEED KHAN / AFP
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Dix ans après, les souvenirs sont intacts. Franck Dargent est revenu sur la terrible journée du 26 décembre 2004. Habitant au Japon, il est alors en vacances en Thaïlande avec sa femme, ses trois enfants et ses beaux-parents. Ce père de famille perd alors sa femme, deux de ses enfants et ses beaux-parents. Seul son fils aîné, Raphaël arrive à sortir de la vague dévastatrice qui fera plus de 220.000 morts.
J'étais à mille lieux d'imaginer que cette très faible vibration allait conduire à un tsunami
Franck Dargent, rescapé français
"J'étais à mille lieux d'imaginer que cette très faible vibration allait conduire à un tsunami et une catastrophe d'une telle ampleur. Vivant au Japon depuis une dizaine d'années, j'avais vécu des tremblements de terre bien plus importants quasiment toutes les semaines", se remémore le survivant. "Quand je vois l'eau survivre des travées et exploser devant moi, je me mets à courir et je reviens au niveau du présentoir et je vois alors l'océan avancer, pulvériser tout sur son passage comme un bulldozer".
Rentré en France 48 heures après le drame, Franck Dargent avait la conviction qu'il ne reverrait jamais sa femme, ses beaux-parents et ses deux enfants. "J'en ai eu la conviction à l'instant même où j'ai vu la vague", a-t-il précisé.
Je vivais dans une espèce de bulle où je pensais échapper à toutes les catastrophes de la Terre
Franck Dargent, rescapé français
Aujourd'hui remarié, il a pris sa revanche sur la vie. "Il y a une volonté de surmonter la mort. Une sorte de revanche même si je sais dorénavant que la vie est profondément fragile alors qu'auparavant, je vivais dans une espèce de bulle où je pensais échapper à toutes les catastrophes de la Terre". Une forme d'arrogance vite oubliée. Dix ans après les faits, et ce malgré la catastrophe, Franck Dargent s'estime chanceux "d'avoir récupéré Raphaël et de ne pas avoir eu tout son environnement matériel détruit contrairement à certaines familles".