La junte thaïlandaise qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat détenait ce samedi 24 mai l'ancienne Première ministre Yingluck Shinawatra et plusieurs membres de son gouvernement. Leur privation de liberté pourrait durer une semaine.
"Il est confirmé qu'elle est détenue par l'armée depuis qu'elle s'est présentée à la junte hier" (vendredi), a déclaré une source au sein du parti Puea Thai, qui était présente quand l'ancienne chef du gouvernement s'est rendue à la convocation de la junte. "Les militaires les ont séparés et placé en détention dans différents endroits", a confirmé une source militaire à l'AFP.
"Ils pourraient être détenus jusqu'à une semaine, en fonction de leur degré d'implication" dans la crise politique ayant conduit au coup, a déclaré le colonel Winthai Suvaree, porte-parole de l'armée.
L'ancienne Première ministre de 46 ans, chassée du pouvoir début mai par une décision judiciaire controversée, serait détenue dans un camp militaire. Mais nombre de responsables de son parti, le Puea Thai, étant eux-mêmes détenus ou aux abonnés absents, il restait très difficile de se faire une idée de l'ampleur de la répression.
Comme des dizaines de responsables, dont plusieurs ministres, Yingluck, mère d'un petit garçon, s'était présentée vendredi à la convocation de la nouvelle junte.
Yingluck Shinawatra et 154 autres personnes ont été interdites de sortie de territoire. Lors du coup de 2006, plusieurs collaborateurs de Thaksin Shinawatra avaient été détenus, mais sans atteindre l'ampleur du mouvement actuel.
L'ONG Human Rights Watch a appelé ce samedi l'armée à "relâcher tous ceux qui ont été arbitrairement détenus" et à "restaurer urgemment la démocratie".
"Ceci est une purge des menaces potentielles pour le gouvernement issu du coup", analyse le politologue américain Paul Chambers, de l'université de Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande.
Il s'agit d'éviter que se reproduise le scénario de 2006, quand Thaksin Shinawatra, frère de Yingluck, avait été chassé par un putsch. Il se trouvait alors à l'étranger, et avait pu organiser le retour au pouvoir de son parti aux élections organisées fin 2007. Depuis la première victoire électorale de Thaksin en 2001, ses formations remportent toutes les élections nationales.
Cette domination de la scène politique est au cœur des revendications de l'opposition, qui a manifesté pendant sept mois à Bangkok en réclamant la fin du "clan Shinawatra", appelant de ses vœux à une intervention militaire.
La crise est avant tout liée à une lutte de pouvoir pour s'assurer de qui sera à la tête du gouvernement au moment de la succession du roi Bhumibol Adulyadej, 86 ans, selon des analystes.
Le précédent coup, en 2006, avait entraîné une série de crises politiques faisant descendre tour à tour dans la rue les ennemis et les partisans de Thaksin Shinawatra, vu par les élites comme une menace à la monarchie. La crise actuelle, soutenue par les élites traditionnelles proches du palais royal selon les analystes, n'en est que le dernier soubresaut.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte