À Londres les immeubles disposent d'une entrée pour les riches et d'une autre pour les pauvres

Afin de faire face à la pénurie de logements, des habitations à loyer modéré sont intégrés à des immeubles de luxe. Cependant la différence est marquée dès l'entrée du bâtiment.

Les immeubles londoniens disposent de deux entrées pour les riches et les pauvres

Crédit : CARL COURT / AFP

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Riches ou pauvres, à chacun à sa porte. Pour faire face à la crise du logement qui sévit dans la capitale britannique les promoteurs immobiliers sont obligés d'intégrer des logements à loyers modérés, même dans les immeubles de luxe.

Une entrée pour les plus modestes

Mais afin que les locataires les plus riches n'aient pas à croiser leurs voisins moins aisés, les promoteurs immobiliers ont trouvé une solution. On les appelle "poor doors", c'est-à-dire les entrées des pauvres. Elles se situent sur une rue adjacente à quelques pas de la belle et grande entrée du nouvel immeuble.

La différence est saisissante. Cette entrée de seconde zone n'est pas en marbre et ne dispose ni de sofa, ou de concierge. C'est un simple couloir à travers lequel les résidents sont prévenus de l'installation d'une caméra de surveillance. Dans ce type d'immeubles, l'entrée n'est que la première marque de séparation entre les résidents aisés et les plus modestes.

Il n'y a pas d'accès au jardin, ni au parking. Quant aux boites aux lettres et aux poubelles, elles sont séparées de celles des plus riches. Les "nouveaux" locataires n'ont pas non plus le droit d'utiliser les ascenseurs à moins d'être malade ou d'avoir une poussette.

Assurer la mixité sociale

Alerté sur cette pratique, le maire de Londres Boris Johnson a refusé de l'interdire, même s'il a promis de décourager les promoteurs tentés par ce concept de doubles portes. Il estime que "c'est le prix à payer pour assurer la mixité sociale des quartiers".