Il s'agit d'une première dans l'histoire de la monarchie espagnole affaiblie par les
scandales. Assise sur un fauteuil de velours rouge, dans une salle
d'audition du tribunal de Palma de Majorque dominée par le portrait
officiel de son père, Juan Carlos, Cristina, 48 ans, sera soumise aux
questions du juge José Castro alors qu'elle est soupçonnée de fraude fiscale.
Le magistrat la soupçonne d'avoir
coopéré avec son mari, l'ancien champion olympique de handball Iñaki
Urdangarin, mis en examen le 29 décembre 2011 et suspecté d'avoir
détourné, avec un ex-associé, 6,1 millions d'euros d'argent public.
Jusqu'au dernier instant, avant sa convocation à 09h00, le suspense règnera : l'infante choisira-t-elle de parcourir à pied ou en voiture, comme le recommande la police, la courte ruelle pavée en pente qui la mènera jusqu'à la porte du tribunal, face aux caméras de télévision du monde entier. Ce même chemin qu'a déjà parcouru deux fois à pied, depuis février 2012, son époux, avant que l'enquête ne resserre son étau autour de Cristina.
Détaillée dans un arrêt de 227 pages signé par le magistrat après des mois d'un travail obstiné, la mise en examen de l'infante est tombée comme une bombe: longtemps ultra-protégée, aujourd'hui assaillie par les scandales, la monarchie espagnole découvre qu'elle n'est plus intouchable. Si "l'affaire Urdangarin" a amorcé il y a deux ans une chute catastrophique de son image, le scandale est venu aussi en 2012 d'une coûteuse escapade au Botswana, pour une chasse à l'éléphant qui a choqué une Espagne meurtrie par la crise. Au point que le tabou est aujourd'hui levé sur une possible abdication au profit du prince Felipe, qui incarne à 46 ans l'espoir de la monarchie.
Empêtrée dans le scandale, la Maison royale espère maintenant en finir au plus vite avec ce que son chef, Rafael Spottorno, qualifiait publiquement de "martyre". Après avoir préparé sa défense avec ses avocats de Barcelone, la fille du roi est attendue samedi matin sur l'île. "Cette affaire est un énorme problème pour la monarchie depuis le début. Mais quand elle s'est centrée sur le personnage de l'infante, les dommages se sont aggravés, parce que c'était la première fois qu'un membre de la Famille royale devait rendre des comptes à la justice", expliquait Ana Romero, correspondante du journal El Mundo à la Maison royale.
Au printemps 2013, une première mise en examen, pour trafic d'influence, avait été annulée à la demande du Parquet. Le juge s'est alors orienté vers des soupçons de fraude fiscale et blanchiment de capitaux via la société Aizoon, que l'infante détient à 50% avec son époux et dont les caisses auraient été alimentées, pour environ un million d'euros, par de l'argent public détourné par ce dernier. La comptabilité de Aizoon fait apparaître, à partir de 2004, des dépenses consacrées à la rénovation de la villa familiale à Barcelone, pour 436.703,87 euros, ou d'autres, privées, pour 262.120,87 euros.
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