Blogueur saoudien condamné à 1.000 coups de fouet : "Raif ne cicatrise pas", raconte sa femme

La femme du blogueur saoudien condamné à 1.000 coups de fouet par la justice de son pays s'est livrée dans un entretien pour "Paris Match". Elle raconte les conditions de détention de son mari et livre son état d'esprit.

Manifestation en soutien à Raif Badawi aux Pays-Bas le 15 janvier 2015.

Crédit : Martijn Beekman / AFP

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Depuis Québec où elle a trouvé refuge avec ses trois enfants, Ensaf Haidar attend que la justice saoudienne libère son mari, condamné à 1.000 coups de fouet pour avoir ouvert une discussion sur un forum internet. Il a déjà subi la première salve de sa sanction. Il lui reste 950 coups à subir.

Raif ne cicatrise pas et ne mange pas bien

Ensaf Haidar, la femme du blogueur saoudien

Ensaf Haidar s'est livrée à Paris Match, et donne des nouvelles peu rassurantes sur l'état de santé de son mari alors que les coups de fouets ont été suspendus depuis deux semaines pour "raisons médicales. "Raif ne cicatrise pas et ne mange pas bien, explique-t-elle. Son moral est au plus bas, il est toujours dans l'attente d'un jugement de la Cour suprême et n'a aucun repère sur sa situation."

Il n'aurait pas vu le jour entre 2012 et 2015

Elle parvient tout de même à contacter son mari par téléphone qui lui décrit sa situation au jour le jour. "Au début Raif était incarcéré dans une prison insalubre et surpeuplée, raconte-t-elle. Entre son emprisonnement en 2012 et sa flagellation le 9 janvier 2015, mon mari n'a jamais vu la lumière du jour !"

A chaque fois qu'on parle de lui, j'ai l'impression que c'est un signe, et que sa libération approche

Ensaf Haidar, la femme du blogueur saoudien

Sa situation s'est arrangée depuis qu'il a été transféré dans un autre établissement. Par ailleurs, le soutien d'internet et de la communauté internationale touche beaucoup le blogueur et sa femme. "Cela nous aide à tenir, confie-t-elle. A chaque fois qu'on parle de lui, j'ai l'impression que c'est un signe, et que sa libération approche."

Elle imagine le plus beau jour de sa vie

Elle dresse également un constat accablant du respect des droits de l'Homme dans le pays. "C'est simple, il n'y en a pas, s'offusque-t-elle. Les droits des femmes n'existent pas, la liberté d'expression non plus."

Pour conclure, elle explique qu'elle tente d'imaginer le jour où elle retrouvera son mari et avoue tout simplement : "ce sera le plus beau jour de ma vie."

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