Eugene de Kock, le plus célèbre tueur de l'apartheid, coupable de kidnappings, tortures et assassinats d'opposants, est maintenant un homme libre, le ministre sud-africain de la Justice lui ayant accordé ce vendredi 30 janvier la liberté conditionnelle après 20 ans de prison.
La décision a été prise "dans l'intérêt de la réconciliation nationale", a déclaré le ministre Michael Masutha. Ces derniers jours, le dilemme du ministre avait été largement évoqué par les médias sud-africains. Il devait choisir entre libérer de Kock conformément au droit ou prolonger sa détention en raison de la nature de ses crimes.
De Kock mérite d'être libéré car il a purgé une peine relativement longue en prison.
Desmond Tutu
À cette annonce, Desmond Tutu, conscience morale de l'Afrique du Sud, a estimé que la libération de l'ancien policier "représente une étape sur la route de l'Afrique du Sud vers la réconciliation et la guérison". "De Kock mérite d'être libéré car il a purgé une peine relativement longue en prison, il a présenté ses excuses et a recherché le pardon de beaucoup de ses victimes", a-t-il estimé.
Sa libération peut nous aider à accélérer le processus.
Le parquet
Ancien colonel de la police de 66 ans, Eugene de Kock a été un prisonnier modèle pendant sa détention, coopérant avec les autorités pour retrouver les corps de ses victimes et demandant pardon aux familles. Le parquet a d'ailleurs estimé qu'il pourrait aider à localiser de nouvelles dépouilles. "Sa libération peut nous aider à accélérer le processus", a-t-il relevé.
De Kock avait été condamné en 1996 à deux peines de perpétuité et 212 ans de prison pour 89 crimes et délits commis lorsqu'il était à la tête d'une unité antiterroriste de la police du régime raciste.
Ensuite, la Commission vérité et réconciliation mise sur pied pour révéler et éventuellement pardonner les crimes de l'apartheid (présidée par Desmond Tutu) lui a accordé l'amnistie pour une bonne partie de ses crimes.
Il est donc resté en prison, tandis que ses supérieurs, et notamment Frederik de Klerk (le dernier président de l'apartheid, prix Nobel de la paix) sont restés libres.
Pendant son procès, Eugene de Kock, qui s'est lui-même qualifié d'"assassin d'État", avait longuement et froidement détaillé une multitude d'atrocités commises par son unité secrète entre 1985 et 1993, n'omettant aucun détail.
"Je suis le seul membre de la police sud-africaine qui purge une peine pour des crimes que j'ai commis dans le cadre des tentatives du Parti national pour défendre l'apartheid et combattre les mouvements de libération", avait-il souligné dans sa demande de libération conditionnelle.
"Pas un seul des généraux précédents ou des ministres qui ont été au gouvernement jusqu'en 1990 n'a été poursuivi", a-t-il ajouté, notant qu'il n'aurait jamais commis ces crimes hors du contexte de l'époque, surtout s'il n'avait pas reçu d'ordres.
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