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Accusé de sexisme, un prix Nobel britannique démissionne
Le prix Nobel de médecine Timothy Hunt avait déclaré au sujet des femmes : "trois choses se passent quand elles sont dans les labos: vous tombez amoureux d'elles, elles tombent amoureuses de vous, et quand vous les critiquez, elles pleurent."
Un commentaire malheureux pourrait bien sérieusement freiner les recherches de Timothy Hunt. Lauréat du prix Nobel de médecine en 2001 et plus récemment auteur de déclarations sexistes, le Britannique de 72 ans, sous le feu des critiques, a été contraint de démissionner de l'Université College London.
"Trois choses se passent quand elles (les femmes) sont dans les labos : vous tombez
amoureux d'elles, elles tombent amoureuses de vous, et quand vous les
critiquez, elles pleurent". Lâchée mardi 9 juin lors d'une conférence en Corée du Sud, cette phrase a provoqué la consternation et indignation sur les réseaux sociaux et dans la communauté scientifique. La réponse de Hunt sur les ondes de BBC 4 le mercredi pour se justifier n'était guère plus reluisante : "Je suis vraiment désolé si j'ai choqué, c'est affreux. Je voulais juste être honnête".
Lâché par les institutions
Des propos inexcusables que n'ont pas voulu cautionner ni la prestigieuse université pour laquelle Tim Hunt travaillait, ni la Royal Society. "UCL peut confirmer que Sir Tim Hunt a démissionné aujourd'hui (mercredi) de son poste de professeur honoraire à la faculté des sciences de la vie d'UCL après ses commentaires sur les femmes" a annoncé la prestigieuse université dans un communiqué publié mercredi soir. "L'UCL a été la première université anglaise à accueillir les étudiantes dans les mêmes conditions que les étudiants", rappelle encore la plus ancienne université de Londres.
La Royal Society, une institution britannique qui promeut les sciences et dont Timothy Hunt est membre, avait publié dès mardi un communiqué sur son site internet, affirmant vouloir "se distancier" des propos tenus par ce dernier. "Les commentaires (de Hunt) touchent au cœur des préjugés contre les femmes dans la science : l'idée que nous ne pouvons pas être des candidates sérieuses parce que nous sommes trop émotionnelles et, pire, que nous distrayons les hommes de leurs recherches par notre attrait sexuel", avait également regretté Dorothy Bishop, professeur de neuropsychologie du développement à l'Université d'Oxford.
