Le buste de Gotlib, coiffé
des lauriers de César, trône à l’entrée de l’exposition. Une façon de signifier aux visiteurs qu’en
matière de bande-dessinée, l’artiste est le maître incontesté, et vous allez
pénétrer dans son univers singulier.
Plus de 150 planches
originales, publiées mais jamais exposées, tapissent les murs du musée d’art et d’histoire du judaïsme. Les Mondes de Gotlib (jusqu’au 27 juillet) rassemble
aussi 300 documents d’archives photographiques, des films, des interviews
évoquant l’enfance, les débuts et l’art du créateur de Gai Luron et de La
Coccinelle pour une immersion totale ! L’exposition, à la fois
chronologique et thématique, s’arrête en 1990, année où Gotlib a définitivement
laissé tomber le crayon.
Découpée en quatre parties, la vie et l’œuvre de Marcel Gotlieb commence naturellement par son enfance de juif caché dans la France occupée. Son père, déporté, est mort à Buchenwald en 1945.
Il décrit notamment "l’orage" qui plane sur la France occupée dans une planche autobiographique pleine de tendresse, Chanson aigre-douce. Une des rares planches inspirées par son enfance de petit garçon juif.
Mais pour les nostalgiques des années Vaillant (début des années 60), le plus intéressant vient après : des dizaines de planches racontant les aventures loufoques de Jujube, Nanar et Piette et de Pif Gadget.
On ressent un léger pincement au cœur à la lecture des toutes premières bulles consacrées à Gai Luron, le chien hilarant qui ne rit jamais... Gotlib disait de cet animal qu’il était son double inversé (l’artiste était joyeux à l’extérieur mais dépressif à l’intérieur).
L’exposition fait aussi la part belle aux créations du magazine Pilote que Gotlib rejoint en 1965. Les Dingodossiers (créé avec son père spirituel René Goscinny) et la Rubrique-à-brac posent les fondements de son art : l’amour du pastiche et des anti-héros, l’absurde et l’autodérision.
Naît toute une série de personnages cultes que l’on retrouve avec fébrilité sur les murs du musée : la Coccinelle, Isaac Newton, le professeur Burp, etc. L’exposition couvre également ce que Gotlib appelle sa période "zizi-pipi-caca", à savoir les publications critiquées de L’Echo des savanes et de Fluide Glacial (Gotlib y parlait de sexualité sans tabou). Elles causeront sa rupture "douloureuse" avec Goscinny.
Les Mondes de Gotlib se
termine par une planche amusante de son plus célèbre personnage : Superdupont.
Inspiré du comics Superman, le super-héros loufoque coiffé d’un béret tente dans cet
épisode de sauver la nouille française menacée par le marché européen. Il y
arrive, évidemment, et scande : "Vive Superdupont, vive la
France !" Et "vive Gotlib", aurait-il pu adresser à son créateur.
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