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"Être né sous X, c'est comme être un être fictionnel", témoigne une femme qui a retrouvé sa mère
INVITÉE RTL - Née sous X, Nathalie Daysse est partie à la recherche de sa mère biologique. "Je savais qu'il ne fallait pas passer par la voie officielle", raconte-t-elle.
Nathalie Daysse, invitée de RTL le 21 mars 2014
Crédit : RTL
La justice doit se prononcer ce vendredi 21 mars sur la situation d'un père qui a engagé une action pour qu'on lui rende son fils né sous X. Cette décision relance le débat sur la recherche des parents biologiques.
Comme des milliers d'autres Français, Nathalie Daysse est née sous X. Elle est l'une des rares personnes à avoir pu retrouver la trace de ses parents. C'est à l'âge de 4 ans qu'elle a découvert avoir été abandonnée.
Retrouver ses repères
"On me racontait une petite histoire avec des éléments non identifiants. On m'expliquait que ma mère avait 22 ans et qu'elle était étudiante en médecine. Qu'elle venait d'une famille aristo et que cela ne se faisait pas d'avoir un enfant non marié. Avec la pression familiale, elle ne pouvait pas avouer sa grossesse et elle avait été obligée de m'abandonner. Il faut dire dans les années 60 que c'était mal vu", raconte-t-elle.
Il lui faudra attendre l'âge de 40 ans et la naissance de ces enfants pour qu'elle parte à la recherche de sa mère biologique. "J'avais perdu ma mère adoptive et c'était un besoin de recréer une vraie chaîne et un besoin de retrouver des repères", explique-t-elle.
On comprend qu'il y a des informations classées quelque part, mais que l'on n'y a pas accès
Nathalie Daysse, née sous X
"À l'heure de la traçabilité effrénée, cette quête basique de savoir qui je suis, qui sont mes parents, sont des questions élémentaires", ajoute Nathalie Daysse.
Pour elle, ne pas savoir d'où on vient, "c'est un peu être comme être un être fictionnel. On ne sait pas comment on est arrivé sur Terre. On se pose beaucoup de questions. Quand on rencontre quelqu'un qui nous ressemble dans le métro, on se demande si c'est notre mère", confie-t-elle.
Pour retrouver sa mère biologique, Nahtalie Daysse savait "qu'il ne fallait pas passer par la voie officielle. Les registres d'état civil sont falsifiés d'une certaine façon. On comprend qu'il y a des informations classées quelque part, mais que vous, vous n'y avez pas accès. Donc cela est assez dur à vivre".
