L'Insee nous dit que la France est convalescente. Non pas guérie, mais convalescente. En clair, ça va un peu mieux mais cela ne s'améliore que très lentement. A la mi-2015, nous aurons retrouvé un rythme de croissance proche de 2011, c'est-à-dire 1,1% sur un an. Toute la zone euro s'améliore, de façon d'ailleurs plus significative qu'en France.
Le début de la reprise ? C'est plutôt la reprisette. Elle est portée par deux facteurs : l'amélioration légère des exportations, grâce à la baisse de l'euro, et le dynamisme de la consommation, lui-même soutenu par le pouvoir d'achat qui devrait progresser grâce à la baisse du prix du pétrole. Comme le prix de l'essence a baissé, cela libère une partie du budget des ménages pour acheter d'autres choses.
Qu'est-ce qui freine alors ? C'est assez mystérieux : il semble y avoir un facteur proprement français. Sur le papier, les entreprises ont maintenant tout ce dont elles a besoin : des marges qui se redressent, un euro plus faible, des crédits pas chers. Et pourtant, elles ne dépensent pas. L'investissement devrait rester stable en 2015. Or, il n'y aura pas de vraie reprise sans investissement. C'est l'accélérateur de l'économie.
Il n'y a pas d'explication économique convaincante. La plus probable est psychologique : manque de confiance dans le pays, dans le gouvernement, une sorte de pessimisme. Les chefs d'entreprise ne croient pas à la reprise en France. Du coup la reprise n'arrive pas vraiment.
À l'origine de ce malaise, il y a probablement les deux premières années du quinquennat, avec les lourdes hausses d'impôt et ce qui a été perçu comme une attitude anti-business. L'effet désastreux de ce début ne s'est pas dissipé, malgré les inflexions de la politique depuis l'arrivée de Manuel Valls. Il subsiste une rupture avec les petits patrons en particulier.
Il y a en fait deux France patronales : celle des grandes entreprises, qui profitent de la baisse de l'euro, et celle des PME, qui n'ont vu que l'augmentation des charges.
Selon l'Insee, le chômage va encore monter un peu au cours du premier semestre. Il atteindrait un record depuis 1997, à 10,6% de la population active pour la France. Sous cette mauvaise nouvelle, il y aurait une petite lueur : l'emploi s'améliorerait légèrement (20.000 postes en plus au premier semestre). Mais cela ne suffirait pas à faire baisser le chômage, à cause de l'augmentation du nombre des actifs.
Là encore, rien à voir avec ce qui se passe en Europe, où le chômage baisse dans la plupart des pays, et où les créations d'emplois dans l'industrie sont au plus haut depuis quatre ans, selon l'indice Markit.
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