Banques : faites jouer la concurrence et ouvrez des comptes en ligne
REPLAY / ÉDITO - Le rendement de nos Livrets A et de nos comptes courants est au plus bas c’est donc le moment d’examiner la qualité et le service que rendent nos banques. C’est le dossier du magazine "Capital" en partenariat avec "RTL".
En matière de tarifs bancaires, les réglementations sont des tigres de papier. En fait, au-delà de dizaines de tarifs encadrés par les pouvoirs publics, il existe une jungle de 250 à 300 lignes de facturation possible. C’est là que nos banques s’en donne à cœur joie : hausse de 3,2 % du coût d’un retrait aux distributeurs de la concurrence, facturation jusqu’à 36 euros pour un relevé de compte mensuel, taxe de 5 euros sur un virement occasionnel, hausse de 25 % sur les saisies sur comptes ou 24 % de hausse des frais de tenue de compte en 2015. Sans oublier les forfaits dits de service qui ne sont rentables que dans 1 banque sur 4. Rude quand l’inflation est proche de zéro et les salaires gelés.
Il y a des solutions pour les réduire ces frais. La première c’est de prendre son mal en patience. Le 1er janvier 2017 une disposition permettra la migration simple et automatique des comptes entre les banques. La concurrence pourra enfin jouer. La seconde, plus efficace, c’est d’ouvrir un compte dans une banque 100% en ligne. Ces établissements qui sont des banques à part entière permettent de diviser la facture par 3 ou 4 selon votre profil d’utilisateur. Elles ont toutefois une limite : elles sont difficilement accessibles aux jeunes et aux très faibles revenus.
Des solutions pour les très faibles revenus
Pour ces catégories financièrement fragiles c’est plus compliqué. 40 % des ménages français dépassent régulièrement leur autorisation de découvert. Ils acquittent des agios de 16 à 19 %. Pour eux de nouvelles solutions apparaissent, à l'exemple du compte Nickel. C’est un établissement de paiement agrée par la Banque de France.
Il a, à mes yeux, trois atouts : le premier décisif, il est ouvert à tous y compris aux personnes qui sont interdits bancaires. Le deuxième c’est la modération de ses coûts. Ses frais annuels moyens seraient de 50 euros soit moins de 5 euros par mois. Enfin, son fonctionnement interdit la spirale du découvert et du surendettement. Cette offre ne couvre pas tous les besoins. Mais pour les moins favorisés c’est un bon outil. Il a déjà séduit 113.000 personnes et il enregistre 10.000 ouvertures de comptes par mois chez les buralistes agréés par la Banque de France, qui font office de guichet.
La note du jour
10/20 à la prochaine grève des personnels hospitaliers. Elle reflète les problèmes accumulés. Mais elle ne doit pas masquer que nous avons trois fois plus de lits d’hôpitaux pour 1.000 habitants que la Suède par exemple, que 30 % des examens engagés, 2 milliards d'euros, sont inutiles et que l’on attend en moyenne 4 heures aux urgences. Notre système mérite un réexamen responsable et pas catégoriel.
