Il y a un peu moins d'un an et demi, Paul-Georges Ntep débarquait en Ligue 1. En juin prochain, il découvrira l'équipe de France. À 22 ans, l'attaquant du Stade Rennais a été appelé pour la première fois en sélection nationale par Didier Deschamps, ce vendredi 22 mai, en vue des matches amicaux contre la Belgique et l'Albanie les 7 et 13 juin prochains.
Les Bleus vont ainsi accueillir un bon espoir du football français. S'il est statistiquement parlant moins en vue sur le terrain qu'un Nabil Fekir, la révélation lyonnaise du championnat, il est cependant connu dans le microcosme du ballon rond pour son caractère désinvolte et ses frasques.
Avant tout, il convient de souligner que la convocation de Paul-Georges Ntep est une surprise. S'il profite numériquement de l'absence sur blessure de Karim Benzema, le Rennais va sans doute revêtir le maillot bleu alors qu'il traverse sa plus mauvaise passe depuis bien longtemps. À la veille de la 38e et dernière journée de championnat, il reste sur une disette de 869 minutes sans marquer. Un record pour lui, qui met en évidence son manque de constance sur l'ensemble d'une saison.
Il demeure malgré tout le meilleur élément offensif du Stade Rennais. Il en est d'ailleurs le meilleur buteur, avec 9 réalisations, tout en ayant délivré six passes décisives. Il était même sur la période octobre-novembre l'un des joueurs les plus redoutés du championnat puisqu'il était impliqué dans 7 des 9 buts rennais. Droitier, Paul-Georges Ntep évolue principalement sur l'aile gauche. Un positionnement qui lui permet d'exploiter au mieux sa vitesse et de dribbler sur son pied droit pour éliminer des adversaires ou frapper en rentrant dans l'axe. Au point d'être, selon WhoScored, dans le top 10 des joueurs qui provoquent le plus, avec 2,2 dribbles par match.
Mais alors qu'il y a déjà des Griezmann, Fekir, Lacazette, Payet et Valbuena, quid de l'apport de Ntep en équipe de France ? Didier Deschamps a répondu en conférence de presse : "C'est un jeune joueur au profil de jeu différent. Il a de la vitesse, de la percussion. Il évolue sur les côtés quand beaucoup d'attaquants ont un profil axial. C'est intéressant d'avoir un joueur dans ce registre, qui a fait de bonnes choses avec Rennes et qui a une bonne marge de progression".
Ce fort potentiel, c'est l'autre atout de Ntep. Rennes a d'ailleurs dû sortir le chéquier pour le faire venir en janvier 2014, lorsqu'il dominait la Ligue 2 depuis deux saisons. Il a ainsi coûté 6 millions d'euros. Désormais, il n'en vaudrait pas moins de 20. De grands clubs européens auraient même un œil sur lui. Récemment, L'Équipe faisait état d'un intérêt de Liverpool. Et alors même qu'il n'était qu'un débutant, Ntep attisait la convoitise à l'étranger, notamment en Angleterre mais aussi au Qatar, où il avait reçu un contrat en or avec un salaire de 1,5 million d'euros par an.
Ntep est tellement dans la provocation qu'il ne s'en rend même pas compte
Bernard Casoni, ancien entraîneur de l'AJ Auxerre
Le début de carrière de l'ancien auxerrois ne peut cependant se résumer uniquement à ses qualités sportives. Le natif de Douala (Cameroun) est avant tout un personnage très chambreur. Son but contre le Stade de Reims lors de l'ultime journée de la saison 2013-2014 le prouve. Après avoir débordé la défense et le gardien, il s'arrête avant la ligne, se baisse et pousse le ballon de la tête pour marquer un but qui n'existe en principe qu'en cour de récréation.
Ntep c'est aussi quelqu'un "de très rigolo", selon lui, qui est capable d'être exclu seulement 140 secondes après son entrée en jeu mais aussi de faire un "tchip", un bruit avec la bouche qualifié comme un "concentré de dédain" par la ministre Christiane Taubira, lorsqu'il dribble "pour déstabiliser l'adversaire", comme il l'expliquait sur Canal+. "Il est tellement dans la provocation qu'il ne s'en rend même pas compte", constatait son ancien entraîneur Bernard Casoni au magazine So Foot.
Le surnommé "PG", qui traîne aussi comme un boulet une condamnation à trois mois de prison avec sursis prononcée en 2014 pour des violences sur son ex-petite amie, sait cependant que son comportement risque d'être déterminant pour la suite de sa carrière : "Je sais que le sélectionneur fait très attention aux comportements sur et hors du terrain. J'essaie de me canaliser. Pas uniquement pour l'équipe de France. Pour être un grand joueur, il vaut mieux donner une bonne image et avoir tout le monde dans sa poche". Didier Deschamps lui a ainsi offert l'occasion de démontrer à Clairefontaine qu'il n'est pas juste un feu follet trop insouciant pour le football de très haut niveau.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.