Le Portugais Leonardo Jardim à Monaco, l'Espagnol Unai Emery au PSG, le Suisse Lucien Favre à Nice. Soit les trois premiers du dernier championnat de France, mais aussi l'Italien Claudio Ranieri à Nantes (7e avec le Portugais Sergio Conceiçao), l'Espagnol Oscar Garcia à Saint-Étienne (8e) et l'Argentin Marcelo Bielsa à Lille (11e). Sur les 20 clubs de Ligue 1, six seront entraînés par des étrangers lors de la saison 2017-2018, qui débutera le vendredi 4 août.
Ce constat soulève plusieurs questions. Les coachs français sont-ils devenus incompétents ? Pourquoi ne fait-on pas appel à eux ? La mode du "dégagisme", qui a marqué les scrutins électoraux tout au long de ces derniers mois, serait-elle également appliquée aux bancs de touche en football ? Il y a un peu de cela, mais pas seulement. Cette tendance est aussi à l'oeuvre ailleurs. En Angleterre, il y avait 14 entraîneurs étrangers et seulement six Britanniques en poste l'an passé.
L'Allemagne et l'Espagne n'échappent pas non plus à cette nouvelle donne. Un Italien, Carlo Ancelotti, a succédé à un Espagnol, Pep Guardiola, au Bayern Munich. Au Real Madrid, c'est un Français qui officie, un certain Zinédine Zidane. La France s'inscrit même à retardement dans cette ouverture, après des années de corporatisme franco-français, avec ses réseaux, son copinage. C'est une forme de dépoussiérage auquel on assiste.
Cela dit, pas de démagogie. Les coachs français ne sont pas tous devenus ringards. Outre Zidane en Espagne, le meilleur exemple en Ligue 1 est Rudi Garcia. Son passage réussi en Italie (AS Rome) lui a déroulé un tapis rouge à Marseille. Il est vrai, toutefois, qu'il reste une exception. Beaucoup d'entraîneurs payent des années de frilosité défensive dans le jeu. Aujourd'hui les présidents veulent du spectacle, tout en dépensant malin.
Enfin, et c'est une raison dont on parle moins : si les entraîneurs étrangers coûtent parfois plus chers en salaire, le régime fiscal d'impatriation pour attirer les talents étrangers permet de réaliser de substantielles économies d'impôt. Les coachs français ont probablement du souci à se faire.
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