Difficile de se faire l'avocat du diable, mais Brandao n'est pas, dans les chiffres, un attaquant aussi violent qu'on veut bien le dire. Sa récente sortie sur Thiago Motta ne plaide évidemment pas en sa faveur, d'autant que son impardonnable coup de tête sur le milieu parisien a été asséné en dehors du terrain, donc avec préméditation.
Les accusations de viol dont il a fait l'objet n'ont pas non plus dressé le portrait d'un homme sympathique, même si, en novembre, le Brésilien a été blanchi après que les preuves de son innocence furent établies. En somme, si la fronde s'est abattue sur lui, ce n'est pas tant à cause des gestes violents perpétrés sur le terrain que pour une réputation et des idées toutes faîtes sur un attaquant dont le physique est bien la seule arme.
Passé les événements "extra-sportifs", les images qui viennent en tête à l'évocation du nom de Brandao restent tout de même celles de scènes de violence. Marseillais et Stéphanois parleront peut-être de certains buts inscrits en Coupe de la Ligue, mais ils seraient bien les seuls. Pour tout autre observateur de la Ligue 1, Brandao court, saute, met des coups, fait des fautes et casse les défenses. Un résumé succin qui ne trouvera pas beaucoup d'opposants.
Pour beaucoup, Brandao rime avec suspension. Il est vrai que le franco-brésilien les a collectionnées, après que la commission de discipline a visualisé les vidéos d'actes normalement plus répréhensibles qu'avec un simple avertissement. Son immonde coup de coude sur Yohan Cabaye l'an passé au Parc des Princes, par exemple, ou son tacle désastreux sur Thiago Silva lui avaient valu 5 matches du suspension (en tout), mais n'avaient pas été sanctionnés d'un carton rouge sur le moment.
D'ailleurs, statistique surprenante pour un joueur qui ne fait que "mettre des coups" : depuis son arrivée à Marseille en 2009. jamais le Bastiais n'a connu l'exclusion en Ligue 1. En un peu plus de 7 saisons en France (il entame sa 8e avec le club corse), Brandao a reçu 25 cartons jaunes, soit un peu plus de trois par saison. Une moyenne si élevée que ça ?
Evaeverson Lemos Da Silva dit Brandao souffre peut-être bien de sa réputation. Celle d'un joueur moyen qui pour exister sur un terrain de football professionnel n'hésites pas à jouer avec son physique. Celle d'un joueur qui n'a inscrit que 33 buts en championnat, soit une moyenne à peine pus élevée que celle de son nombre de cartons jaunes reçus.
D'autres joueurs de Ligue 1, qui marquent certes un peu plus, possèdent les mêmes statistiques au niveau des avertissements et ne sont pas considérés comme violents dans les inconscients des amateurs de foot français. André Pierre Gignac et Nolan Roux, par exemple, ont tous les deux écopé de 24 cartons jaunes en Ligue 1, sur la même période que Brandao (2009-2014), sans avoir droit au même jugement.
En changeant de galaxie et en s'intéressant aux cas d'attaquants qui utilisent également leur physique pour éreinter les défenses adverses, on s'aperçoit que des joueurs comme Didier Drogba figurent dans la même partie du classement que Brandao.
Depuis 2009, l'Ivoirien, qui n'est pas considéré comme un joueur violent, a en effet écopé de 26 cartons jaunes en championnat, soit un de plu