En dépit des incidents et de leur crainte de coupures trop fréquentes, les Français en général et les amateurs de football en particulier sont toujours favorables à l'arbitrage vidéo. Voici le principal enseignement du sondage réalisé par Odoxa pour RTL et Groupama les mercredi 10 et jeudi 11 janvier auprès d'un échantillon de 1.004 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, parmi lesquelles 379 amateurs de football.
La nouvelle a eu l’effet d’une bombe. Jeudi 11 janvier, la Ligue de football professionnel a décidé de suspendre immédiatement et à titre conservatoire l'utilisation de la technologie sur la ligne de but - goal line technology en Anglais, GLT - après deux nouveaux dysfonctionnements qualifiés de "graves" lors des matches Amiens-PSG et Angers-Montpellier.
Les Français interrogés dans ce sondage l’ont été juste avant cette annonce. La part de ceux qui ont entendu parler d’incidents liés à l’arbitrage vidéo ou à la GLT est probablement plus élevée depuis, mais déjà, près d’un français sur quatre (23%) et 43% des amateurs de football déclaraient en avoir entendu parler.
En France, la seule GLT posait question pour des bugs en décembre lors de Troyes-Amiens. À l’étranger, en Italie ou en Allemagne par exemple, l’assistance vidéo a été mise en place avec quelques couacs aussi.
Au-delà des problèmes techniques, les opposants à l’arbitrage vidéo s’inquiètent régulièrement des coupures qui pourraient émailler les rencontres. Selon eux, le football pourrait perdre de son intérêt, de son intensité et de son suspense.
Leur crainte est légitime selon un Français sur deux (47%) et est surtout partagée par les deux tiers des amateurs de football (65%), ceux-là même qui risqueraient de s’agacer devant leur écran en attendant la consultation de l’assistance vidéo pour aider l’arbitre à prendre une décision.
Le débat sur l’introduction de l’assistance vidéo dans le football n’est pas récent. En 2009, près de huit Français sur dix (79%) s’y déclaraient favorables. En avril dernier, ils étaient 87%, et 90% chez les amateurs de football. Les premiers retours d’expérience en France ou à l’étranger et les polémiques sur les incidents liés à l’arbitrage vidéo et la crainte de coupures pendant les matches ne changent rien au soutien à sa mise en place.
86% des Français et 92% des amateurs de football y sont aujourd’hui favorables. C’est donc une approbation massive. Même ceux qui déclarent avoir entendu parler d’incidents soutiennent très majoritairement son introduction (89% des Français et 88% des amateurs de football ayant entendu parler d’incidents).
Les Français et les amateurs de football dissocient donc le principe et l’application. Ils reconnaissent encore des failles et des risques de coupures mais considèrent que l’assistance vidéo est inéluctable dans le football, probablement parce qu’ils ne comprennent pas qu’un arbitre n’ait pas accès aux images dont eux-mêmes disposent devant leur écran.
Soumis à huit actions types qui peuvent susciter des doutes sur la décision de l’arbitre, les amateurs de football soutiennent une application la plus large possible. Il n’y a aucun débat quant à la mise en place de l’assistance vidéo pour valider un but (93%), un penalty litigieux (93%), un doute sur un hors-jeu lors d’un but (90%), la validité d’un carton rouge (87%). Ces actions peuvent radicalement modifier le cours du match, il n’est donc pas question pour les amateurs de football de laisser passer une mauvaise décision de ce type.
Les amateurs de football souhaitent aussi très majoritairement appliquer la vidéo quand il y a un doute sur le joueur sanctionné (83%) ou encore sur la validité d’un carton jaune (72%). Majoritairement soutenue aussi, l’application de la vidéo pour s’assurer de l’attribution d’un ballon sorti du jeu (59%) ou de la validité d’une faute sans carton (54%) ne font en revanche pas l’unanimité.