Quatre Français peuvent entrer dans les dix premiers du Tour de France, affirme son directeur Christian Prudhomme, en citant, par ordre alphabétique, Romain Bardet, Jean-Christophe Péraud, Thibaut Pinot et Pierre Rolland. "Trois d'entre eux ont déjà fini dans les dix premiers. Seul Bardet ne l'a pas encore fait (15e en 2013 pour sa première participation, ndlr), mais c'est lui qui est le plus constant depuis le début de la saison", a ajouté le directeur du Tour.
L'avenir est grand ouvert pour le jeune Auvergnat, aussi rationnel et méthodique dans sa préparation qu'enthousiasmant par son comportement offensif mais réfléchi en course. S'il présente encore une expérience limitée (troisième saison pro), le natif de Brioude suit une courbe ascendante (5e du récent Dauphiné).
Premier Français du Tour l'an passé, un rang auquel il n'accorde pas d'importance, il lutte surtout pour une place au classement général, synonyme par ricochet d'éventuel maillot blanc de meilleur jeune.
Bien qu'il soit l'un des dix coureurs les plus âgés du peloton du Tour 2014, le Lyonnais d'adoption n'en est qu'à sa quatrième participation. Il a connu des hauts (9e pour ses débuts en 2011) et des bas (44e l'année suivante) avant de voir ses espoirs anéantis par deux chutes, l'an passé.
Vainqueur du Critérium international fin mars, l'ingénieur d'Areva est apparu en retrait au Dauphiné avant de chuter la semaine dernière lors de la reconnaissance des pavés de l'étape d'Arenberg. Sans être atteint pour autant par le pessimisme: "La forme va crescendo, mais je ne suis pas encore au top."
Les qualités foncières du jeune grimpeur franc-comtois, au potentiel reconnu, plaident évidemment pour lui. Il a terminé dans le top 10 deux des trois grands tours disputés (10e du Tour 2012, 7e de la Vuelta 2013).
Seule contre-performance, son abandon du Tour l'an passé dans un contexte d'attente démesurée autour de lui. Depuis, le protégé de Marc Madiot a travaillé pour gommer son appréhension dans les descentes. Il a également progressé dans les contre-la-montre .
L'Orléanais a acquis une nouvelle confiance en mai sur les routes italiennes. Pour sa première expérience, il s'est classé quatrième du Giro et s'est hissé surtout au niveau des meilleurs grimpeurs. En cinq participations au Tour, il a gagné deux étapes de montagne et intégré à deux reprises les dix premiers du classement final (10e en 2011, 8e en 2012).
"Je suis un homme du Tour, affirme-t-il. J'aime le mois de juillet et la chaleur". Mais il lui faut négocier l'enchaînement Giro-Tour, un doublé qui effraie la plupart des candidats aux premières places.