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Affaire Laporte : ce qui est reproché au président de la fédération de rugby

ÉCLAIRAGE - Le ministère des Sports a annoncé avoir transmis à la justice son rapport sur les pressions supposées de Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby, en faveur du club de Montpellier dirigé par Mohed Altrad.

Bernard Laporte et Mohed Altrad, à Montpellier le 19 février 2017
Bernard Laporte et Mohed Altrad, à Montpellier le 19 février 2017
Crédit : Franck PENNANT / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP
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Le rugby français en pleine tourmente. Le ministère des Sports a annoncé, lundi 4 décembre, son choix de transmettre à la justice ses éléments sur le dossier de l'affaire Laporte/Altrad qui agite le monde du ballon ovale depuis l'été. Il est reproché à Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby, d'avoir exercé des pressions pour réduire des sanctions contre Montpellier, le club de l'entrepreneur Mohed Altrad.

Il appartient désormais au parquet saisi de décider s'il ouvre une enquête pénale ou non. Si la justice ouvrait une enquête, la position de Bernard Laporte serait fragilisée à la tête de la FFR, où il est arrivé fin 2016. Toutefois, la ministre Laura Flessel n'a pas appelé à la démission de l'ancien secrétaire d'État aux Sports (2007-2009).

Dans tous les cas, une enquête judiciaire prendrait au minimum plusieurs mois, avant qu'un procès soit éventuellement ordonné ou que le dossier se referme sans poursuites. 

Les soupçons d'interférence

Le 13 août, le Journal du dimanche révèle que Bernard Laporte serait intervenu auprès de la commission d'appel de la Fédération pour qu'elle se penche "avec bienveillance" sur des sanctions disciplinaires prononcées par la Ligue (LNR) contre Montpellier. Celles-ci prévoyaient une amende de 70.000 euros et un match de suspension pour le stade de Montpellier, à cause de banderoles hostiles à la LNR lors d'un match face au Racing 92.

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Selon les conclusions de l'Inspection générale de la jeunesse et des sports, saisie par Laura Flessel, les sanctions ont bien été revues à la baisse dès le lendemain par la commission d'appel de la FFR. L'amende est tombée à 20.000 euros et la suspension du stade a été levée.

Cette décision est intervenue après un coup de fil de Bernard Laporte au président de la commission d'appel Jean-Daniel Simonet, explique le ministère. "Sans préjuger de ce qui s'est dit lors de cet appel, ce coup de fil a précédé un changement de décision", indique-t-on au ministère des Sports. Bernard Laporte avait reconnu dans la presse avoir appelé Simonet, mais pour lui "donner un éclairage politique" sur la crise secouant le rugby français.  

Par ailleurs, Philippe Peyramaure, membre démissionnaire de la commission d'appel de la FFR, avait envoyé une lettre à Jean-Daniel Simonet : "J'ai été avisé que le président de la Fédération était intervenu pour demander que nous modifions notre décision dans un sens beaucoup plus favorable à Montpellier".

Les soupçons de conflit d'intérêt

Dans ses révélations, le JDD a évoqué l'existence d'un contrat d'image entre Altrad Investment Authority et BL Communication, société gérée par Bernard Laporte. L'accord a été scellé pour un montant de 150.000 euros. Sous pression, Bernard Laporte renonçait au contrat d'image deux semaines après les révélations.

En mars, Mohed Altrad est devenu le premier partenaire maillot du XV de France. Le contrat qui lie les deux parties, selon un document publié par le JDD, comprend une clause obligeant la Fédération à "ne rien faire qui puisse porter préjudice de quelque façon que ce soit à l'image et la réputation d'Altrad".

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