Lundi 4 avril, il aurait dû être en duplex mais a finalement contribué à l'émission depuis le plateau. Martin Weill, envoyé spécial du Petit Journal, et son équipe ont été arrêtés la veille par les autorités marocaines tandis qu'ils tournaient un sujet sur l'homophobie dans la ville de Beni Mellal, où un couple homosexuel a été sauvagement agressé le 9 mars dernier.
Rentré plus tôt que prévu puisque expulsé du Maroc le matin-même, Martin Weill raconte la mésaventure de l'équipe au présentateur Yann Barthès, à partir de 14 minutes sur la vidéo ci-dessous. "On a eu à peine le temps de faire trois images", explique le journaliste. Interpellés par un policier, les membres du Petit Journal ont été transportés vers la préfecture de Beni Mellal, puis transférés au commissariat de l'aéroport de Casablanca. Au total, ces derniers ont été retenus "une douzaine d'heures". Après avoir dormi sous surveillance policière dans une salle de l'aéroport, Martin Weill et ses confrères ont été expulsés lundi 4 avril au matin.
Outre le traitement réservé à l'équipe de tournage, Martin Weill a souligné, sur le plateau de son émission, la difficulté à tourner un reportage au Maroc sur des sujets aussi sensibles que l'homophobie. "Il faut - depuis Paris, avant le départ - contacter le ministère de la Communication à Rabat. Si la demande est acceptée, il faut fournir tout un tas de pièces justificatives et un synopsis détaillé de ce que l'on veut tourner au centre cinématographique marocain", détaille-t-il. "Cela peut prendre une trentaine de jours ou beaucoup plus. Obtenir les autorisations, lorsque l'on veut tourner des reportages sur des sujets qui fâchent comme l'homosexualité, ça arrive rarement. On a donc fait comme beaucoup de journalistes étrangers, on est partis sans autorisation", explique celui-ci.
Obtenir les autorisations, lorsque l'on veut tourner des reportages sur des sujets qui fâchent, ça arrive rarement
Martin Weill
Yann Barthès et Martin Weill ont, malgré le manque d'images, souhaité présenter le sujet amorcé à Beni Mellal. L'équipe a pu réaliser l'interview de quatre jeunes homosexuels marocains. Ces derniers ont accepté de se livrer, visages floutés et à bord d'une barque éloignée du rivage, pour éviter d'attirer l'attention. Certains ont connu la prison ou sont rejetés par leurs familles, dans un pays où l'homosexualité, considérée comme un crime, est passible de "6 mois à 3 ans d'emprisonnement", rappelle Martin Weill.
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