Le colosse Netflix débarque en France lundi 15 septembre. Le service de vidéo à la demande sur abonnement appelé SVOD par les anglo-saxons (littéralement "subscription video on demand") offre quantité de films, séries ou autres programmes jeunesse pour moins de 10 euros par mois. Il diffère de la VOD (vidéo à la demande) par le fait que l'abonné dispose d'un accès illimité au catalogue de films et de séries.
Les français vont rejoindre les 50 millions d'utilisateurs déjà conquis dans la quarantaine de pays où sévit Netflix. La plate-forme diffuse à ce jour 2 milliards d'heures par mois, dont 70% de séries télévisées.
Les fans de séries TV attendent l'arrivée de Netflix avec impatience, ils vont pouvoir accéder à dizaines de séries dans leur intégralité à tout moment. Par ailleurs, le service de SVOD est perçu comme l'outil idéal pour arrêter le téléchargement illégal : beaucoup de fans y sombraient pour mettre la main sur les séries américaines les plus addictives au plus vite.
L'arrivée de Netflix constitue cependant un risque pour les amateurs de série quelle qu'elle soit. "Tout objet de plaisir peut devenir une addiction" assure Michael Stora psychologue et psychanalyste également diplômé de l'École Supérieure d'Études cinématographiques (Esec) de Paris, et auteur en 2007 du livre Les écrans, ça rend accro… ça reste à prouver… (Hachette Littérature. Collection).
"On parle d'addiction dans le sens pathologique du terme lorsqu'il y a une rupture de liens sociaux" explique le spécialiste. L'idéal est donc d'éviter la surconsommation "au point de rompre toute relation avec les autres" poursuit le psychologue.
Pour soigner son addiction, une seule solution : "il faut privilégier la qualité à la quantité" préconise Michael Stora en parlant des intrigues créées outre-atlantique. Les séries américaines sont en effet reconnues pour leur qualité, des programmes comme Breaking Bad, True Detective ou Game of Thrones battent régulièrement des records ou remportent de nombreux prix.
À ce titre, le psychanalyste différencie les séries addictives car de bonne qualité, et l'addiction aux séries. Selon le psychologue, les scénaristes créent des intrigues de plus en plus perfectionnées et intéressantes, un éléments qualitatif à préférer aux séries qui fondent leur succès sur les chocs des images ou l'action binaire.
En plus du fond, Michael Stora plébiscite également la forme de ces séries "à l'américaine". Ne plus regarder sans s'arrêter un série jusqu'au bout serait moins néfaste que de suivre des programmes sans une fin annoncée comme Plus Belle la vie. Le spécialiste affirme que finir une série guérit le spectateur de son addiction. "Après le dernier épisode de la dernière saison, on passe par une phase de déprime" raconte le spécialiste. "Il faut prendre le temps de faire son deuil" préconise-t-il afin d'aider les accros.
En conclusion, l'ancien étudiant en cinéma n'est pas inquiet de l'arrivée de Netflix qui va "inonder le marché". Le psychologue prévient que "l'addiction aux séries n'existe pas" mais qu'il s'agit de contrôler les "comportements excessifs" tels que ceux de certains fans de la saga Harry Potter qui s'enfermaient à chaque sortie d'un nouveau tome. Et Michael Stora d'ajouter à ce propos que finalement, " regarder une bonne série, c'est comme lire de bons livres".
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