À une époque, c'était l'employé du mois. C'est ensuite devenu l'ennemi public numéro un. Aujourd'hui, Jérôme Kerviel est soutenu par l'Église et Jean-Luc Mélenchon. Condamné pour avoir fait perdre 5 milliards d'euros à la Société Générale, il a les mains plus libres depuis qu'il a enlevé son bracelet électronique à la fin du mois de juin. Il veut désormais faire réviser son procès.
Le "cœur plus léger" depuis qu'il est libéré de son entrave, l'ancien trader avoue qu'il "n'a pas encore pleinement pris conscience de tout ce qui se passait". À tel point qu'il continue à contrôler l'heure tous les soirs. "Un réflexe devenu quasiment pavlovien", dit-il.
Il dit souffrir psychologiquement. Cela se traduit par "des cauchemars, des malaises et des crises d'angoisse".
On m'a volé sept ans de ma vie
Jérôme Kerviel, ancien trader
Aujourd'hui, soutenu et encouragé par ses amis, Jérôme Kerviel entend bien poursuivre le combat judiciaire. "Une question d'honneur", explique-t-il. "Évidemment, il y a des moments où je me dis que ce serait plus simple si j'avais une petite vie tranquille et que j'arrêtais tous. Mais c'est juste totalement impossible", poursuit-il.
Quand on lui dit que toute cette affaire a ressemblé à une affaire de communication, l'intéressé balaie cette idée. "Je suis en train d'essayer de sauver ma peau et de rétablir tant bien que mal la vérité".
Avec un regard décalé et impertinent, Cyprien Cini va à la rencontre des personnalités de l'année.
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