Le dessinateur Luz quitte Charlie Hebdo. "Je ne serai plus Charlie Hebdo mais je serai toujours Charlie", confie-t-il dans Libération. Il avoue que c'est désormais trop difficile pour lui de travailler sur l'actualité. Il ne "quitte pas le navire", c'est une décision "de courage" salue ce matin Patrick Pelloux.
Ce n'est pourtant pas un esprit de fraternité qui anime en ce moment les coulisses de l'hebdomadaire, embarrassé par les tensions et les millions. Les tensions vives entre la rédaction et la direction, l'une des salariées a été convoquée pour "faute grave". Les millions d'euros recueillis après les attentats sont des "millions empoisonnés", comme l'expliquait Luz.
L'équipe de Charlie est désormais à la tête d'une petite fortune de près de 17 millions d'euros au total, récoltés depuis les attaques terroristes de janvier dernier. Cette somme colossale a été répartie de deux façons : d'un côté, l'argent des ventes de Charlie et de l'explosion des abonnements depuis la tuerie des frères Kouachi. Environ 12 millions sont destinés à faire vivre l'hebdomadaire, à payer les salaires, à financer aussi ses futurs bureaux ultra-sécurisés.
De l'autre côté, il reste un peu plus de 4 millions d'euros qui proviennent de dons envoyés par des milliers de soutiens du journal à travers le monde. Les dirigeants de Charlie s'interdisent de toucher à cet argent. C'est en effet leur promesse. La somme doit être versée aux familles des 17 victimes des attentats. Pour stopper tout malentendu, l'argent est désormais à la Caisse des dépôts et consignations. Un conseil de Sages, désigné par le ministère de la Justice lui-même, sera chargé de vérifier que l'argent est bien distribué, pour éviter une polémique qui pourrait être fatale à Charlie Hebdo.
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