BlaBlaCar : comment Frédéric Mazzella a révolutionné l'auto-stop
REPLAY - Rencontre avec le créateur du service de covoiturage BlaBlaCar, utilisé par plus de 20 millions de personnes dans le monde aujourd'hui.

Frédéric Mazzella a révolutionné l'auto-stop, le créateur du site de covoiturage BlaBlaCar est aujourd'hui présent dans 19 pays et compte 20 millions de membres. Il est le leader européen du secteur alors qu'il aurait pu devenir musicien et qu'il a travaillé à la Nasa. C'est en cherchant désespérément un train gare Montparnasse à Paris que tout a commencé pour lui.
"Pour Noël, je devais rentrer en Vendée depuis Paris et tous les trains étaient complets car je m'y étais pris au dernier moment, raconte-t-il. Ma petite sœur est donc passée me chercher de Rouen, et c'est sur le chemin que je me suis rendu compte que presque toutes les voitures étaient vides."
Un jour on se lève et on dit qu'on va changer le monde et le lendemain on se dit qu'on est en train de ruiner sa carrière
Frédéric Mazzella
Il plaque tout pour monter son entreprise alors qu'il vivait dans une situation confortable après des études à Normale Sup, Stanford (États-Unis). "À part le risque financier qui était réel, quand on ne se paye pas pendant des années pour lancer un service comme ça, on s'en rend compte quand on mange beaucoup de spaghettis pour économiser."
Je suis quelqu'un d'optimiste
Frédéric Mazzella, créateur de BlaBlaCar
Frédéric Mazzella explique qu'il a attendu 5 ans avant de se verser un premier salaire. "Ce risque était compensé par ma grande motivation et par le fait que j'avais un parcours avec de bonnes études et une expérience internationale qui me rendaient suffisamment confiant sur le fait que, si je devais retourner chercher un travail, cela se passerait assez rapidement."
"Un jour on se lève et on dit qu'on va changer le monde et le lendemain on se dit qu'on est en train de ruiner sa carrière, témoigne-t-il. C'est là qu'il ne faut pas être tout seul. Je suis quelqu'un d'optimiste et je me disais que tant qu'il n'était pas vraiment utilisé par beaucoup de gens, comme je l'utilisais et je l'utilise toujours, je n'aurai pas lâche."
Toutefois, lorsqu'il prend un covoiturage, il ne dit plus qu'il est le créateur du service depuis qu'on lui on dit : "C'est ça, et moi je suis le pape".
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