Au Petit Palais à Paris a lieu une exposition dont le titre - Les bas-fonds du Baroque, la Rome du vice et de de la misère - est pour le moins intrigant. On n'a jamais douté que derrière la Rome fastueuse du XVIIème siècle pouvait se cacher une Rome moins reluisante aux mœurs dissolus et aux coutumes pas très catholique. Ce que nous savions moins c'est qu'il y a des témoignages de cette existante secrète. Et le plus excitant c'est que ces témoignages proviennent de grands peintres de l'époque.
Il faut se souvenir qu'au XVIIème siècle, les peintres affluaient de toute l'Europe à Rome pour contribuer à la décoration des églises et les cathédrales et participer à la flamboyance de la capitale du catholicisme. Ces mêmes artistes peignaient par ailleurs une quantité de chefs d'œuvres montrant la vie dans les quartiers mal famés, les tavernes, les théâtres ou tout simplement la rue, avec ses scènes de bagarres de vol, de prostitution... d'assassinats. C'est dans une de tavernes du Campo Marzio que le Caravage a tué son partenaire de jeu, Ranuccio Tomassoni au cours d'une dispute le 28 mai 1606 et a été contraint à l'exil. Les tavernes étaient d'ailleurs les lieux de prédilection des artistes, ils s'adonnaient là autant à leur vice qu'à leur art.
C'est ainsi que l'on découvre de salle en salle au Petit Palais des tableaux sublimes montrant des scènes de beuverie, de jeux, de sorcellerie et de magie noire. Des œuvres audacieuses, provocantes, transgressives, comme ce tableau attribué au peintre français Simon Vouet, représentant la tête d'un homme cadré serré qui nous fixe du regard et qui nous fait un geste d'insulte !
Les sujets des tableaux ne sont plus les papes, les saints et les figures mythologiques mais des mendiants, des brigands, des prostitués ou des lutteurs. Autant de thèmes qui vont influencer les artistes dans leurs façons de peindre. Les éclairages changent, ils sont plus contrastés et les cadrages se font plus serrés, les angles plus variés. Même le Lorrain, abonné aux paysages idylliques de la Rome antique plonge dans les bas-fonds de la mama Roma.
Ce qui est passionnant dans cette exposition au Petit Palais c'est que la face cachée et scandaleuse du baroque ne vient pas contredire ni démystifier le baroque religieux, au contraire. Les vices et les vertus sont au service d'un même dieu : la peinture. Ne vous privez pas de ce voyage à Rome dans le temps, l'espace et la morale. L'exposition a lieu jusqu'au 24 mai.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.