Cinq mois après l'attentat sanglant dans la rédaction de Charlie Hebdo, le journal satirique fait face à des défis de taille. Dernière annonce : le départ d'un de ses dessinateurs emblématiques, Luz, qui a notamment déclaré qu'il était "trop difficile" de continuer.
C'est son choix, il est tout à fait respectable.
Patrick Pelloux, à propos du départ de Luz
Patrick Pelloux comprend la décision "très dure" de son ami : "Je respecte sa décision qui est une décision artistique, amicale. C'est un homme qui est riche d'une culture unique, la culture du dessin de presse, la culture artistique.. C'est son choix, il est tout à fait respectable". Après avoir signé la couverture du numéro "des survivants", Luz a expliqué avoir suivi "par solidarité, pour ne laisser tomber personne", mais que reprendre l'activité sur le long terme était une tâche "trop dure à porter".
"Il ne quitte pas le navire assure Patrick Pelloux, parce qu'on est tous solidaires de ce qui s'est passé. Il n'y a ni lâcheté, ni sabordage de quoi que ce soit. Vous savez, on a vu tous nos amis abattus le 7 janvier, on est tous avec des grands psycho-traumatismes, on essaie de survivre. Il a pris une décision qui est une décision de courage, tout-à-fait réfléchie".
Le médecin est également revenu sur la vague mondiale de solidarité qui a submergé l'hebdomadaire. Plus de 4,5 millions d'euros de dons ont été récoltés, et constituent un "trésor" complexe à assumer. Il interpelle ses collègues, face à des dons qui peinent à être redistribués aux familles des victimes.
Il y'en a qui sont dans une merde, ça ne s'appelle pas autrement, catastrophique !
Patrick Pelloux
"Il faut aller plus loin, il faut que l'argent de Charlie soit aussi versé aux victimes et aux familles de victimes de tous les attentats de janvier, des policiers aux clients de l'Hypercacher, demande t-il. j'espère que l'ensemble des victimes, quel qu'elles soient, des attentats de janvier, touche de l'argent. Il y'en a qui sont dans une merde, ça ne s'appelle pas autrement, catastrophique ! C'est une urgence".
"C'est vrai que ça fait cinq mois qu'il ne s'est rien passé. Maintenant, il avait été convenu que le journal, sur les ventes exceptionnelles, allait redonner aussi de l'argent. J'espère que ce sera fait. Je trouve que c'est beaucoup trop lent, et que pour moi, c'était vraiment une priorité de donner des sous aux victimes qui sont handicapées et aux enfants qui n'ont plus de parents aujourd'hui." conclut t-il.
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