Parmi les romans les plus remarqués de la rentrée figure L'Art de perdre d'Alice Zeniter, publié chez Flammarion. L'auteure n'a que 31 ans, mais elle signe déjà son quatrième roman.
Dans celui-ci, il est question à nouveau d'une famille plongée dans la grande histoire des Kabyles, cette fois du temps de l'Algérie coloniale puis de la guerre d'indépendance et enfin de l'exil parce que cette famille se retrouve dans le mauvais camp, celui des harkis.
Alice Zeniter, fille d'une mère normande et d'un père lui aussi kabyle et fils de harki, a voulu combler les silences qui entourent son passé familial : "J'ai eu peu d'accès à cette histoire, protégée par des 'on n'en parle pas' ou des 'on ne s'en souvient pas' [...] c'est intéressant de constater que venir d'un pays ne garantit pas de le connaître".
Pour raconter l'histoire des harkis, Alice Zeniter a donc choisi la forme d'un roman et non d'un document ou d'un récit, pour mettre cette histoire à distance et l'extraire du champ de la polémique : "S'emparer de tout ce pan de l'histoire et le proposer aux lecteurs par la fiction, ça leur permet de leur faire connaître cette histoire d'une manière qui n'est pas polémique mais sensible".
Peut-on se libérer de ses origines pour devenir soi ? C'est la question centrale que pose Alice Zeniter dans son roman.
En racontant l'histoire des harkis et de leur descendance, Alice Zeniter signe un roman ambitieux qui ne cherche ni à régler des comptes avec le passé, ni à provoquer l'apitoiement mais à apaiser des plaies toujours béantes des deux côtés de la Méditerranée.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.