La pilule sans ordonnance : une pétition en ligne demande son autorisation
Des dizaines de signataires (dont Le Collectif de Pharmaciens et Le Planning Familial) demandent aux laboratoires pharmaceutiques de mettre sur le marché une pilule sans ordonnance.

"Libérez ma pilule". C'est le nom de cette initiative à laquelle participent des professionnels de santé, le Planning familial et de nombreuses féministes. Le collectif a publié, mardi 18 avril, une lettre ouverte à l'adresse des laboratoires pharmaceutiques pour demander "la mise sur le marché d'une pilule contraceptive sans ordonnance".
"Il est regrettable de constater qu'en Europe et en France cette avancée pour le droit des femmes à disposer d'un accès facilité à la contraception est au point mort", disent-ils dans cette lettre envoyée aux laboratoires pharmaceutiques français, à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et à l'Agence européenne du médicament (EMA).
"En 2012, le Collège américain des gynécologues obstétriciens recommandait d'autoriser la vente des pilules contraceptives sans ordonnance, soulignant l'existence d'un grand nombre de preuves montrant que les femmes sont capables d'évaluer si l'utilisation de la pilule contraceptive est possible en répondant à un questionnaire avec l'aide d'un pharmacien", poursuivent-ils. Une idée que soutien également Laurence Rossignol.
La ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des Femmes a affirmé, sur Twitter, vouloir de "la délivrance sans ordonnance" de la pilule contraceptive.
Une initiative présente de la Russie à l'Amérique du Sud
Selon des données publiées avec la lettre ouverte, cette pratique est déjà possible notamment en Russie, en Turquie, au Portugal, dans la plupart des pays d'Amérique du Sud et dans quelques pays d'Afrique et d'Asie.
Elle permet "une plus grande autonomie des femmes mais aussi d'améliorer l'accès à la contraception", a plaidé auprès de l'AFP une porte-parole du Planning familial.
La pilule progestative, sans œstrogène, est "celle qui présente le moins de risque et la moins chère", a-t-elle ajouté. Symboliquement, les signataires, parmi lesquels on retrouve la militante féministe Caroline de Haas ou la réalisatrice Ovidie, demandent "un engagement public" avant le 8 mars 2018, date de la prochaine Journée internationale des droits des femmes.
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