Xavier Cantat : le compagnon engagé de Cécile Duflot
PORTRAIT - Après avoir mis Manuel Valls en cause sur Twitter et sa compagne en porte-à-faux, Xavier Cantat a clôturé son compte sur le réseau social. La dernière frasque d'un habitué des montées au créneau.

"Compagnon de", "frère de" : Xavier Cantat a les étiquettes solidement accolées. De celles qui vous poussent à demeurer dans l'ombre. Mais l'homme n'est pas du genre à s'en laisser compter. À la faveur d'un tweet pimenté, il a fait une irruption remarquée dans la sphère politique le 14 juillet dernier.
Invité à siéger en tribune officielle pour assister au défilé militaire, à l'instar de tous les conjoints de ministres, il avait décliné le privilège et tourné en dérision la tradition nationale : "Fier que la chaise à mon nom reste vide au défilé de bottes des Champs Élysées", écrivait-il. Un blasphème en 78 caractères pour certains, qui avait accaparé les débats au Palais Bourbon. Cécile Duflot, en porte-à-faux, avait même laissé échapper une larme.
Bis repetita le 3 octobre. En pleine polémique entre sa compagne et Manuel Valls, opposé sur la question de l'intégration des Roms, il s'est fendu d'un tweet accusateur à l'encontre du ministre de l'Intérieur, évoquant des "propos racistes" de sa part.
Une nouvelle sortie bille en tête ponctuée par la fermeture express de son compte Twitter quelques heures après la nouvelle bombe lancée. Une décision qu'il aurait pris de lui-même et non d'un "commun accord", comme l'annonçait pourtant l'entourage de la ministre du Logement.
L'homme fort du clan Cantat
De fait, Xavier Cantat n'a pas attendu d'être estampillé "conjoint de" pour faire entendre sa voix. Son incursion dans la sphère médiatique remonte à 2004. À l'époque, il fait le tour des plateaux de télévision pour la sortie de Méfaits divers, comme ici chez Thierry Ardisson.
Un ouvrage qui coupe court à la loi du silence que s'était imposée le clan Cantat après le drame de Vilnius. Quand Marie Trintignant tombe sous les coups de Bertrand Cantat, seuls les fans de Noir Désir connaissent Xavier Cantat. Photographe professionnel, il est l'auteur de plusieurs pochettes de disques et images officielles du groupe "qu'il accompagne en tournée dès que possible", racontait Paris Match en 2010.
Sa vie change définitivement le 26 juillet 2003. Marié et père de deux enfants, Xavier Cantat saute dans l'un des premiers avions pour Vilnius où il va s'imposer comme le capitaine du navire familial pendant le déchaînement médiatique qui déferle sur Bertrand Cantat. Il monte aux avants-postes, fait le dos rond devant des médias toujours plus pressants et organise la défense de son frère. C'est ce tumulte qu'il raconte dans Méfaits divers, un livre très virulent à l'égard des journalistes. Face à l'écho rencontré par l'ouvrage, des voix s'élèvent alors pour dénoncer l'arrivisme de Xavier, avide, selon eux, de se faire une place au soleil sur le dos de son chanteur de frère.
Un élu tranquille mais...
L'affaire laissera des traces. Son couple n'y résiste pas et il en tire une conclusion imparable : "Pendant un temps, je n'ai pas vécu ma vie, j'ai vécu la sienne", confie-il alors dans Gala. Il quitte Bordeaux, où il vit depuis l'adolescence. Direction la région parisienne. Amoureux des Landes, Xavier Cantat devient un militant actif des Verts. Il rencontre alors Cécile Duflot qui fait ses premiers pas de secrétaire nationale de l'appareil. Devenu photographe officiel du parti, il la rejoint dans son fief de Villeneuve-Saint-Georges et donne une autre dimension à son engagement politique. Il s'inscrit sur la liste écologiste de sa compagne aux élections municipales de 2008. Au deuxième tour, celle-ci fusionne avec celle du PCF et Xavier Cantat devient adjoint au maire à la culture et à la jeunesse.
Entre temps, le couple donne naissance à Térébentine, la seule enfant qu'ils ont en commun parmi les sept que compte la famille recomposée. Lorsque Cécile Duflot est nommée
au gouvernement, son cas pose problème. Lors d'une réunion au
ministère, on lui demande de tirer un trait sur l'émission Les Grandes Gueules à laquelle il participait depuis deux ans sur RMC, raconte Le Nouvel Obs. "Elle c'est elle et moi c'est moi", lance-t-il à ses détracteurs.
Interrogé par France 3, un membre de la municipalité de Villeneuve-Saint-Georges dépeint "quelqu'un d'assez calme pendant les séances du conseil
municipal, pas du genre à éructer ou à se lever de sa chaise". "C'est un escrimeur, il aime bien la bagarre", indique au contraire un autre élu du conseil municipal. Une facette qu'il a largement laissé poindre sur Twitter avant, comme toujours, de retourner dans l'ombre.