Valls "pourrait constituer son propre mouvement", analyse Benjamin Sportouch
DÉBAT - Invité du "Grand Jury" ce dimanche 26 novembre, l'ancien Premier ministre est loin d'avoir éteint la polémique qu'il a lancée au cours de la semaine sur un prétendu "problème avec les musulmans de France". Manuel Valls tente de s'imposer comme le "Monsieur laïcité" du paysage politique français.

Manuel Valls est prêt à tenir un nouveau rôle dans l'échiquier politique. Il l'a fait savoir à maintes reprises ce dimanche 26 novembre dans le Grand Jury de RTL, LCI et Le Figaro. "Manuel Valls aimerait bien que Macron s'empare de ce dossier aussi, parce qu'il a besoin d'un relais. Mais si ce relais ne vient pas - qu'est-ce qu'on a entendu ? - qu'il pourrait constituer son propre mouvement, laïc et social, ou quelque chose comme ça", rappelle Benjamin Sportouch, présentateur du Grand Jury, qui débriefe dans ce Mag Pol de l'intervention de l'ancien Premier ministre avec ses confrères Christophe Jakubyszyn de TF1/LCI et Guillaume Roquette du Figaro.
"J'ai entendu - finalement a posteriori - que (Manuel Valls) met un peu un marché entre les mains (d'Emmanuel Macron) et lui dit 'saisis-toi de cette question parce que sinon, moi, je peux en faire un fonds de commerce électoral', interprète Benjamin Sportouch. Il ne va pas jusque là, mais on entend bien que, quelque part, il peut être le porte-drapeau de ce combat-là qu'il estime pas suffisamment incarné", poursuit le journaliste politique de RTL.
Manuel Valls a la conviction qu'il est bien plus en phase avec la société française que ne peut l'être un Emmanuel Macron
Guillaume Roquette
Tandis que les commentateurs politiques s'attendaient à ce que Manuel Valls éteigne les braises allumées cette semaine après la polémique sur un "problème avec les musulmans en France", tout le contraire s'est produit dans son Grand Jury. "Il a cranté encore plus aujourd'hui cette laïcité intransigeante", estime Christophe Jakubyszyn.
"Ceux qui pensaient qu'il allait profiter du Grand Jury pour atténuer ses propos (...) en ont été pour leurs frais, confirme Guillaume Roquette. Il nous l'a dit : 'c'est le combat de ma vie'. Il est tellement impliqué dans ce qu'il dit que c'est pas une posture, ce n'est pas juste une stratégie politicienne, même si c'est quand même un responsable politique. Et là, Manuel Valls a la conviction qu'il est bien plus en phase avec la société française que ne peut l'être un Emmanuel Macron qui refuse de prendre partie et il se dit, politiquement, c'est aussi une façon de compter dans le débat public", poursuit le directeur de la rédaction du Figaro Magazine.
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