C'est un Manuel Valls engagé qui a passé son grand oral devant les militants d'un Parti socialiste plus divisé que jamais après trois jours de débats électriques à l'université du Parti socialiste à La Rochelle.
Déterminé à rassurer l'aile gauche du parti sans renier pour autant le virage social-libéral de son gouvernement, le Premier ministre en a appelé aux responsabilités et au sens de l'État des socialistes.
Applaudi par des militants scandant "Tous ensemble, tous ensemble, socialistes !" dimanche à son arrivée sur le site de l'université d'été du PS à La Rochelle, il a ensuite été chahuté par des militants scandant "Vive la gauche" à sa montée sur la scène de la salle plénière, avant d'être finalement ovationné, dans une moindre mesure qu'au Medef.
Nous ne faisons pas de l'austérité
Manuel Valls
Résolument offensif, Manuel Valls a appelé ses troupes à la "responsabilité". Prononcé à plusieurs reprises, le mot n'a pas manqué de déclenché une salve de huées au fond de la salle. Il en a profité pour répondre à ses détracteurs de l'aile gauche du PS, qui l'accusent de mener une politique droitière. "Nous ne faisons pas de l'austérité", a martelé le chef du gouvernement, arguant que si la lutte contre les déficits est "une priorité", elle ne doit pas se faire "par dogmatisme", "ce n'est pas un but en soi".
Fédérateur sur les questions sociales et sociétales, le locataire de Matignon a clos la polémique sur les 35 heures, affirmant qu'il n'y aurait "pas de remise en cause de la durée légale du temps de travail". L'ancien ministre de l'Intérieur a également demandé aux militants socialistes de proclamer "soutien et affection" à François Hollande.
Alors que la majorité est en proie à une crise d'identité, tiraillée entre une aile gauche frondeuse et le cap social-libéral du couple exécutif, le Premier ministre a insisté sur le rassemblement. Et il n'a oublié personne, citant les ministres démissionnaires Arnaud Montebourg et Benoit Hamon, mais aussi Christiane Taubira, finalement rentrée dans le rang après sa visite aux frondeurs, et Najat-Vallaud Belkacem, toutes deux en postes dans le gouvernement Valls 2.
Plus tôt dans la matinée, David Assouline, secrétaire national chargé d'organiser l'université d'été de La Rochelle, a été vivement applaudi quand il a lancé que la gauche devait "tenir les engagements qui nous ont mené au pouvoir". En revanche, il a eu droit à des "Vive la gauche, vive la gauche" d'une partie de la salle et quelques huées quand il a dit "avec Manuel, on peut dire qu'on aime l'entreprise".
Arrivé discrètement à l'espace Encan en compagnie du premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, le Premier ministre a traversé en musique la salle plénière en saluant les militants qui agitaient des fanions. Beaucoup scandaient "Tous ensemble, tous ensemble, socialistes !"
On pouvait également entendre des "Vive la gauche", du nom du collectif des frondeurs lancé la veille.
Samedi, après la crise gouvernementale du début de la semaine qui a conduit à la constitution de l'équipe Valls II, le Premier ministre s'était retrouvé sous le feu des critiques des frondeurs, du PCF, des écologistes mais aussi de Martine Aubry.
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