2016 a démarré comme 2015 s'était terminé pour Christiane Taubira. Le 22 décembre dernier, la ministre de la Justice avait annoncé en Algérie que la déchéance de nationalité serait abandonnée par le gouvernement. Lors de la présentation du projet de révision constitutionnelle au conseil des ministres le lendemain, la mesure figurait pourtant bien dans le texte. La Guyanaise avait alors choisi de se rallier à la ligne défendue par l’exécutif.
La première semaine de l'année a permis de rejouer cette scène de décembre mais à l'envers cette fois. La garde des sceaux a d'abord défendu le projet de réforme constitutionnelle dans une tribune co-signée avec Bernard Cazeneuve dans Le Monde avant d'annoncer le lendemain qu'elle n'était pas favorable à la déchéance de nationalité pour les binationaux.
Ces désaccords à répétition avec un gouvernement dont elle est membre posent des questions sur l'utilité de conserver Christiane Taubira a son poste. Les spécialistes s'étonnent, Alain Duhamel a même parlé de "solidarité gouvernementale à la carte" pour la garde des sceaux. Les adversaires politiques s'offusquent, François Bayrou a notamment appelé à la démission de la ministre sur RTL.
Pourtant, l'opinion ne semble pas choquée par ces revirements. Un sondage Ifop pour iTélé publié samedi 9 janvier montre même que la majorité des Français (54%) estime que Christiane Taubira peut rester au gouvernement malgré son désaccord avec l'exécutif.
C'est parmi les sympathisants du PS interrogés que la ministre recueille le plus de soutiens, 70% pensent qu'elle peut rester à son poste. En revanche, chez les sympathisants des Républicains, 52% souhaitent la voir partir. 47% d'entre eux estiment tout de même que ses contradictions avec la ligne gouvernementale ne sont pas préjudiciables.
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