60 mesures pour lutter contre la radicalisation. C'est le vaste "plan national de prévention", promis par Emmanuel Macron, que le gouvernement a présenté vendredi 23 février à Lille (Nord). Trois ans après les attentats de janvier 2015, le Premier ministre Édouard Philippe, en déplacement dans le Nord depuis jeudi, a dévoilé les grandes lignes à la mi-journée.
Le volet le plus attendu concerne les prisons. Sur près de 70.000 détenus en France, 512 personnes sont actuellement incarcérées pour des faits de terrorisme. Par ailleurs, 1.139 prisonniers de droit commun ont été identifiés comme "radicalisés".
Le gouvernement veut prévenir la "contagion". Le Premier ministre a annoncé des mesures renforçant "l'étanchéité" entre les détenus radicalisés et les autres. Le but est de mettre à l'écart les détenus les plus virulents.
Pour cela le gouvernement prévoit la création de 1.500 places de prison, dont 450 dès cette année selon les informations de RTL. Les nouvelles places se situeront dans des quartiers totalement "étanches", d'abord des quartiers d'évaluations où tous les détenus pour fait de terrorisme devront passer 4 mois pour que leur niveau de dangerosité soit évalué.
Ils seront ensuite soit placés à l'isolement, soit pris en charge dans des services plus spécifiques. Ces services spéciaux seront disponibles à Lille-Annoeullin et Vendin-le-Vieil dans le Nord ou à Condé-sur-Sarthe, près d'Alençon. Pour construire ces nouveaux quartiers, des bâtiments entiers seront vidés et du personnel dédié sera mobilisé pour assurer un niveau de sécurité optimum.
Concernant les mineurs de retour de zones de guerre jihadiste, le Premier ministre lance le chantier de la professionnalisation des personnels amenés à prendre en charge des "lionceaux du Califat" de retour de Syrie ou d'Irak après avoir été embrigadés par l'organisation État islamique.
Sur un volet éducatif, outre des mesures de soutien à la laïcité à l'école et d'éducation aux médias (anticomplotisme...), l'exécutif confirme également son soutien à une proposition venue du Sénat de durcir les conditions d'ouverture d'établissements scolaires hors contrat, afin de combattre l'émergence de structures islamistes.
En appui de la campagne "Stop Jihadisme" lancée en 2016, l'exécutif réfléchit aussi à des dispositifs de contre-discours plus ciblés, ou encore à mieux coordonner les alertes sur la radicalisation dans les structures psychiatriques.
Un volet du plan favorise une meilleure détection des cas de radicalisation, chez les élèves, parmi les fonctionnaires ou encore dans le sport, selon des sources proches de l'exécutif.
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