Figure de la lutte altermondialiste, José Bové a décidé de
ne pas se rendre au Salon de l'Agriculture, qui ouvre ses portes samedi 27
février. C'est sa façon à lui de soutenir les éleveurs qui connaissent une crise depuis l'été 2015. "Ça aurait pu être une belle fête. Mais avec la crise, qui met des milliers de paysans dans la rue à un moment où
l'on compte plus de 600 suicides de paysans par an, il me paraissait indécent
de venir au Salon voir des stands de l'agroalimentaire qui sont en très grande
partie responsable de cette crise."
Au micro de RTL, José Bové conteste la façon dont le gouvernement gère la crise des éleveurs qui agite l'Hexagone. "Les responsables politiques de la majorité actuelle et les
Républicains sont responsables de cette situation. Depuis 30 ans, rien n'a
bougé. Tous les signaux étaient là pour montrer qu'on allait vers une crise. On
a démantelé depuis 2003 toutes les règles qui permettraient de maîtriser les
volumes de production. À aucun moment, les gouvernements successifs n'ont
proposé de solutions alternatives."
On est en train de planifier aujourd'hui la fin des paysans
José Bové
L'ancien candidat à la présidentielle met en cause l'attitude de la France qui ne défend pas ses agriculteurs. "On nous a dit que la France allait faire des propositions lors du dernier Conseil des ministres de l'Agriculture européens, il n'en a rien été. Si la France, premier pays agricole, n'assume pas sa responsabilité, on n'y comprend plus rien, explique José Bové qui préconise la politique de la chaise vide si la France n'est pas entendue. On est en train de planifier aujourd'hui la fin des paysans."
Pour lutter contre cette fin annoncée, José Bové veut interdire la vente en dessous des coûts de production. "Les paysans sont les seuls à vendre leurs produits en dessous du prix que ça leur coûte", s'emporte l'altermondialiste qui condamne le projet de ferme des 1.000 vaches qui pourrait "faire disparaître les deux tiers des producteurs laitiers" et la fin des quotas laitiers soutenue par la France. "L'Irlande produit 48% de plus qu'avant la fin des quotas laitiers, en mars 2015. Les limitations permettaient de maintenir les prix."
Pour José Bové, les consommateurs peuvent agir sur l'ordre établi. "Je ne connais pas l'indication des viandes, je n'achète pas. Je ne sais pas comment ça a été produit, je n'achète pas. Je veux des produits bios, des circuits courts. L'alimentation, c'est un acte politique. Par vos actes, où vous maintenez des paysans ou vous les chassez."
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